FRANCE: DE NOUVELLES COMMUNES ARMENT LEUR POLICE MUNICIPALE

Suite aux événements bouleversants qui se sont produits en Europe dans les dernières années, plusieurs polices municipales de France participent de plus en plus aux activités de la police nationale ou de la gendarmerie. Alors que ces services de police sont censés être une police de proximité et veiller à la tranquillité de la population et ont normalement leurs tâches respectives à faire, ils doivent maintenant effectuer la plupart des fonctions de la police nationale ou de la gendarmerie. Cette substitution est dû au manque d’effectifs pour la sécurité du public. Malgré le fait qu’il y ait une soixantaine de police municipale en France, en raison des actes de terreur récents, la demande en sécurité s’est accrue. Par exemple, lors de l’attentat sur la promenade des Anglais à Nice, où un camion s’est élancé dans la foule, la police municipale et la police nationale avaient le même objectif, soit d’arrêter l’homme au volant du poids lourd. Dans ces circonstances, la police municipale a rempli le même rôle que la gendarmerie et que la police nationale, toutefois, les policiers municipaux n’avaient pas les armes appropriées pour intervenir lors de cette catastrophe, contrairement à la gendarmerie.

La police municipale n’est pas armée convenablement pour le type d’intervention que la police nationale et la gendarmerie exécutent. En effet, les polices municipales de France ne sont armées que de taser et de flash-ball, qui ne sont que des lanceurs de balles de défense. Ils ne sont donc pas équipés pour le genre de situation qui s’est produit à Nice et tous autres situations que la gendarmerie effectue et qu’occasionnellement une bonne partie des polices municipales font aussi. C’est pourquoi plusieurs municipalités ont ou veulent armer leur police municipale, telles que Saint-Quentin, Evreux, Argentan, Pau, Belfort et plusieurs autres encore. À Pau, le maire a déclaré qu’il armerait les 35 postes de polices municipales de sa commune. Toutefois, Cédric Michel, président national du syndicat de défense des policiers municipaux affirme que « moins de la moitié des corps de police sont armés». En effet, il y a encore beaucoup de municipalités qui refusent de donner des armes à leur police municipale, car selon eux, ils n’ont pas à accomplir les activités de la gendarmerie et de la police nationale.

Effectivement, la gendarmerie ainsi que la police nationale ont pour mandats de maintenir l’ordre, de contrôler les foules, de s’occuper de la sécurité routière, de gérer la sécurité publique et de prévenir le crime. Alors que la police municipale de France doit simplement s’assurer de la tranquillité du public. C’est une police de proximité qui est en contact avec la population, qui transmet des informations au maire et qui n’agit que dans de petites situations. Ils n’ont donc pas les mêmes fonctions que la gendarmerie et ne sont pas armés pour agir dans des contextes plus graves. Pourtant, ils font parfois de la surveillance sur certains sites où il y a déjà eu un attentat, ou bien, où il y a beaucoup d’individus présents dans un même endroit, où une arme, telle un fusil, pourrait s’avérer leur être utile en cas d’agitation.

De plus, on souhaite armer la police municipale depuis un moment déjà, lorsqu’en 2010, une policière fut assassinée en accomplissant son travail. Le débat de l’arme est ensuite revenu lors du décès de la policière municipale Clarissa Jean-Philippe au cours de l’attentat à Montrouge, dans le sud de Paris. Ces deux événements ont sensibilisé plusieurs personnes sur le port d’armes pour les policiers municipaux des communes en France. Néanmoins, il faut d’abord que le maire fasse une demande pour pouvoir octroyer des armes aux postes de polices, ce qui n’est pas toujours accepté par la préfecture de police. La préfecture est l’institution responsable de l’ensemble du dispositif de sécurité, elle doit prévenir et gérer les crises en France ainsi que préserver le cadre de vie des citoyens et doit donc s’assurer que les corps de police sont capables de garantir la sécurité du public.

Malgré que le but premier de la police soit d’assurer la sécurité du public, et que pour cela, ses membres doivent être équipés convenablement, plusieurs s’opposent à l’armement de la police municipale. En effet, Bastien Faudot, conseiller municipal d’opposition à la mairie de Belfort affirme que les policiers municipaux n’ont pas la formation requise pour porter une arme, et que pour s’en servir il est nécessaire, selon Faudot, de ne pas seulement savoir viser, mais de connaître le bon contexte dans lequel utiliser son arme. Ils n’ont pas la même responsabilité que la gendarmerie ou que la police nationale, ils sont moins nombreux et moins présents sur le territoire.

Plusieurs opinions diffèrent par rapport à l’armement de la police municipale de France. Il est vrai qu’il pourrait être important que cette police soit bien équipée en cas de crise, mais il est aussi important que les agents de la paix obtiennent la formation requise pour ces armes. Cela crée un énorme débat sur la question suivante : la France devrait-elle donner une formation à tous ses policiers municipaux sur les armes ou les laisser au prise avec un manque d’armes lors d’une situation de crise?