Le Taser adopté à Lévis
Depuis décembre dernier, les policiers et policières du Service de police de la ville de Lévis (SPVL) ont maintenant à leur disposition trois pistolets à impulsion électrique, aussi connus sous le nom commercial de Taser. Le modèle qui est utilisé est le Taser X2. Cette arme comprend entre autres deux cartouches de projection ainsi que deux pointeurs laser.
Pour faire ces acquisitions, le SPVL a dû débourser un montant de 1500$ par arme. Pour le moment, il ne prévoit pas faire d’achats supplémentaires pour d’autres armes semblables. C’est un total de 35 policiers qui sont maintenant formés et prêts à utiliser le Taser X2 lors d’une intervention qui pourrait où son utilisation pourrait s’avérer utile. Selon les statistiques datant de 2014, c’est 187 policiers dans la province de Québec, dont 44 policiers du Service de police de la ville de Québec (SPVQ), qui ont reçu la formation pour en faire l’utilisation. Ce nombre devrait être en hausse au cours des années à venir puisque cette arme semble bien vouloir s’établir dans les Services de police au Québec. C’est une priorité pour les corps policiers et les villes que les policiers sachent manier cette arme de la bonne façon afin de pouvoir l’utiliser convenablement et efficacement lorsqu’une situation s’y prête. L’École nationale de police du Québec (ENPQ) a aussi décidé de créer un nouveau volet de formation sur les pistolets à impulsions destiné aux apprentis policiers.
La décision d’implanter le Taser au sein du SPVL est la conséquence d’une intervention policière survenue le 2 février 2016 à l’Hôtel-Dieu de Lévis. Après cet événement, le maire de la ville, monsieur Gilles Lehouillier, s’est montré ouvert à l’idée d’implanter des pistolets à impulsion électrique au sein de son service de police. La réticence du maire par le passé à avoir des Taser au sein de son service provenait des erreurs qui ont été commises dans passé. On n’a qu’à penser au décès de Robert Dziekanski, survenu à l’aéroport de Vancouver en 2007, à la suite duquel 4 policiers ont été accusés de parjure. Le maire Lehouillier veut que ses policiers utilisent le Taser X2 en cas de nécessité et que l’utilisation de l’arme ne soit pas abusive. Il était donc important pour lui que le processus soit fait dans les règles de l’art.
Auparavant, lorsque les policiers du SPVL jugeaient qu’une intervention nécessitait l’utilisation d’un pistolet à impulsion électrique, ils devaient contacter leurs confrères du SPVQ afin qu’ils viennent les assister lors des interventions. Cela faisait donc en sorte que le temps d’intervention était grandement augmenté. La présence de trois Taser au sein de son service fera en sorte que le SPVL aura un moyen d’intervention de plus – par contre avec trois pistolets en déploiement il y a fort à parier que les délais d’intervention soient peu affectés. Cela dit, les trois nouveaux appareils ont déjà été mis à conribution: en date du 22 décembre 2016, ils ont été utilisés à deux reprises en mode démonstration, ce qui signifie qu’on déclenche un arc électrique au bout du canon pour encourager un individu à coopérer.
Le pistolet à impulsion électrique sera utilisé par le Service de police comme moyen de dissuasion, mais également comme moyen de neutralisation, entre autres lors de situations impliquant un individu avec un problème de santé mentale. Si celui-ci devient dangereux lors de l’intervention et que la force physique n’est pas suffisante, il sera préférable, plutôt que l’arme de service, d’utiliser le pistolet à impulsion électrique et de ne pas risquer d’atteindre l’individu par balle mortellement.
Le SPVL considère donc que le Taser est un remplacement de l’arme de service, donc presque au maximum de continuum de l’usage de la force, et ne doit servir que lorsque la situation l’exige. Il ne doit pas être le moyen de prédilection utilisé par les policiers pour intervenir dans une situation à risque. La communication doit être privilégiée dans tous les types d’inventions; la force physique doit être le moyen suivant à être considéré.
Il ne faut toutefois pas croire que l’utilisation du pistolet à impulsion électrique n’est pas sans risque. Malgré le fait que les policiers suivent des formations afin de bien manier l’arme, des incidents graves peuvent se produire, jusqu’à causer la mort. Une décharge électrique peut provoquer des effets négatifs extrêmes sur la santé. Tout se passe très rapidement lors d’une situation d’intervention et le policier ne sera pas nécessairement en mesure de savoir que l’individu présente des problèmes de santé. Il faut considérer le Taser comme un moyen d’intervention moins létal que l’arme de service et non comme un truc rapide et sans danger.