Disparition de femmes autochtones: manque de transparence de la GRC

Depuis le 12 décembre dernier, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a modifié son approche d’enquête concernant le meurtre et la disparition de nombreuses femmes autochtones entre 1980 et 2002 (1181 cas répertoriés selon la GRC).

La GRC a été critiqué plus d’une fois à ce sujet, « négligence et protection déficitaire » selon Wilfred Catcheway, père de l’une des jeunes filles disparues. Cette fois-ci, il est reproché à la GRC un manque de transparence à l’égard des familles touchées par ce drame. Selon M. Catcheway, les familles revendiquent depuis longtemps « une meilleure communication entre le corps policier et les familles des filles et femmes autochtones disparues ». C’est alors que des changements ont été effectué au sein de la GRC afin de favoriser de meilleurs échanges entre les deux parties. Cependant, les familles des victimes ont appris ces changements d’orientations par l’entremise des médias et non par le service de police lui-même. Les familles sont donc consternées de voir qu’elles ne sont pas mises au courant des nouvelles politiques mises en place pour l’enquête de leurs filles et/ou femmes.femmes-autochtones-diaprues

De plus, la GRC a mise sur pied un groupe de consultation soit, pour les Autochtones, les familles des victimes ou toutes autres personnes qui veulent prendre connaissance des avancées concernant les questions de violence faite aux femmes autochtones. Une fois de plus, il ne semble que personne ne leur ait mis la puce à l’oreille concernant ce cercle de partage. Il leur était donc impossible de bénéficier de ce service, pas même l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) qui était, elle aussi, dans le néant concernant la création de ce groupe.

Ces familles sont consternées par le manque de transparence de la GRC et déplorent leur façon de procéder. Elles s’attendent à beaucoup plus d’un service de police de cette envergure et c’est là qu’on y retrouve un certain flou soit, dans la relation entre la police et le citoyen au sein d’une société démocratique. Anciennement, le mandat de la police était simple et restreint. Aujourd’hui, les principaux rôles de la police ne cessent de prendre de l’expansion. La population entretient des attentes face au corps policer où elles peuvent ne pas être mises de l’avant au sein de l’organisation policière.

Les principaux rôles de la GRC sont de prévenir le crime, contrôler les foules, maintenir l’ordre dans les espaces publics, répondre aux appels des citoyens et faire appliquer le code de sécurité routière. À cela s’ajoute les services qu’offrent la police, soit de transmettre l’information nécessaire aux citoyens, donner des conseils de sécurité, de rencontrer les citoyens pour les écouter, etc.

Dans la situation des familles des victimes autochtones, la GRC avait comme mandat de renseigner ces personnes concernant l’enquête en cours ainsi que ces nouveaux développements. Les attentes de ces des familles n’étaient pas uniquement des pensées normatives mais bien des faits réelles, empiriques. Les actes odieux qu’ont vécu ces femmes autochtones sont lourds de conséquences pour leurs proches.

Le mandat de la GRC est de renseigner adéquatement sa population afin de renforcer ces membres et par le fait même, résoudre les différents problèmes qui rendent la communauté dysfonctionnelle. La police doit donc être consciente de la réalité des citoyens afin d’y adapter son intervention.

Dans un autre ordre d’idée, la divulgation d’informations aux médias concernant les changements d’approches de la GRC et la création du groupe consultatif ont semé l’insécurité chez les familles des victimes. Ces familles se sont créées une réalité alternative face à cette peur d’être oubliées. À quel prix la GRC doit-elle prioriser sa relation avec les médias aux principaux concernés ? À suivre…