Les médias sociaux au service des surveillants de quartier

La surveillance de quartier est une façon peu coûteuse et particulièrement efficace de prévenir le crime et la délinquance. Plus particulièrement les crimes contre la propriété. Mais des citoyens de Brooklin, aussi surveillants de quartier, ont eu la brillante idée de pousser la surveillance de quartier dans l’ère numérique.

Tout a commencé lorsque M. Steele, originaire d’une petite communauté où tout le monde se connaissait, a assisté à un changement démographique dans son nouveau quartier. Il a remarqué que plus le quartier se développait, moins les gens se connaissaient et moins ils cherchaient à tisser des liens entre eux ou à entrer en contact. Les habitants étaient devenus plus « anonymes » les uns pour les autres. M. Steele s’y était fait voler des effets personnels dans sa voiture à deux reprises.

C’est la réputation de quartier tranquille ou tout le monde se connait qui a amené M. Steele à s’établir à Brooklin. Mais, il assista aux mêmes changements que dans son ancien quartier. Le quartier s’est développé et les habitants y sont devenus plus « anonymes ». Puis réapparurent les infractions contre les véhicules stationnés dans les entrées privées. La corrélation entre l’anonymat » des citoyens d’un quartier et la délinquance qui s’y déroule apparaissait alors évidente.

Cette situation peut être associée au phénomène connu sous le nom de modèle de Chicago en criminologie. Selon ce modèle, les changements démographiques et socioéconomiques d’un quartier peuvent le rendre plus ou moins criminogène. Par exemple, un secteur où il n’y a plus d’emploi est plus à risque de voir son taux de criminalité augmenter.

Néanmoins, cette fois M. Steele et d’autres membres de la communauté ont décidé d’agir. Ils ont entrepris de créer un programme de surveillance de quartier adapté à notre époque. Dans les programmes traditionnellement les surveillants de quartier sont recrutés au porte à porte et doivent s’engager à assister régulièrement à des rencontres et des formations en prévention du crime.

Or, les résidents de Brooklin ont mis sur pied un projet pilote qui consiste tout simplement à créer une page Facebook, ou plutôt un groupe Facebook dans lequel les gens, à condition de respecter certains engagements, peuvent s’inscrire comme surveillant de quartier. Ils assistent aux rencontres et aux formations en utilisant des outils numériques comme Facebook, Youtube, etc. La plateforme Facebook suscite un plus grand intérêt chez les citoyens puisqu’elle s’adapte mieux au mode de vie chargé des familles modernes. Elle rend l’engagement des citoyens plus accessible et donne la chance d’être surveillants de quartier à des gens pour qui cela aurait été impossible avec le modèle traditionnel. Cette méthode permet également aux surveillants de quartier de se partager l’information en temps réel. Un net avantage lorsqu’il faut contacter les autorités.

Le projet qui a été mis sur pied au mois de mars dernier est encore trop récent pour que l’on puisse en mesurer l’impact sur la criminalité du quartier. Cependant, la page Facebook compte déjà plus de 2100 membres qui sont aussi candidats pour devenir surveillant de quartier et il a été prouvé que lorsqu’un secteur est officiellement surveillé cela y diminue de façon considérable la délinquance.