Rio est-elle prête?

La sécurité dans les rassemblements de personnes est de plus en plus au centre des conversations, depuis les récents événements dans le monde. Cet été aura lieu un important rassemblement d’athlètes c’est à dire les Olympiques de Rio de Janeiro.

Une statistique particulière que l’on peut relever est celle du nombre d’homicides par
100 000 habitants, le Brésil est en première place avec un taux de 25.5 par 100 000.  Il est donc surprenant de voir que les prochains Jeux Olympiques se tiendront dans cette région du monde. Les autorités brésiliennes affirment être prêtes à toute éventualité.

De plus,  les policiers de la ville de Rio et les militaires brésiliens auront un autre défi, celui de la menace terroriste. Le gouvernement se fait rassurant en se disant préparé, mais cela n’empêche pas la crainte.  On peut souligner que les évènements de grande envergure renforcée sont souvent victime d’acte terroriste; le marathon de Boston, les Jeux Olympiques d’Atlanta et, dernièrement, les attentats Paris qui visaient aussi le stade de France où il y avait un match de soccer.

Ainsi pour les Jeux Olympiques de Rio c’est quelque 85 000 membres des forces de sécurité qui seront mobilisés pour assurer la sécurité des 10 500 athlètes ainsi que des officiels, des journalistes et des touristes.  La sécurité pour Rio représente le double de ce que Londres avait prévu. Par contre, en 2014 la Russie avait déployé à Sotchi, à cause du contexte d’instabilité de la région, plus de 100 000 hommes.

Comment la police de Rio pourra-t-elle maintenir l’ordre dans une ville qui est l’une des plus dangereuses du monde, en plus de devoir faire face à une menace terroriste? On peut tout d’abord voir les difficultés au maintien de l’ordre dans la région de Rio et des favelas environnantes.  Les fondements du maintien de l’ordre imposent que les espaces publiques soient ordonnés et que la police s’attaque aux conduites inappropriées. La région des favelas de Rio est un quartier qui donne des signes évidents de criminalité, le fait qu’il soit désordonné et délabré, les résidents s’aliènent de plus en plus contre les forces de l’ordre, le déclin de l’ordre social agit comme une roue. Les favelas ont-peut-être suivi la logique des «vitres cassés», mais cela fait déjà plusieurs années que ces quartiers sont laissés à l’abandon par les gouvernements, ce qui encourage la génétique de l’hyper-criminalisation de ces zones.

D’un autre côté, bien que cette information soit non-officielle, la police du Brésil avait déjà fait un «ménage» lors du dernier Mundial de football en 2014. Le type de stratégie employé lors de cette opération était du style tolérance zéro, où aucune déviance était tolérée.   Peu de temps avant que les journalistes et la presse arrivent à Rio, la police des favelas a fait des descentes et abattu un nombre inconnu mais probablement élevé, selon les dires des habitants, d’individus qui étaient ensuite balancés dans les forêts avoisinantes. Cependant, ce travail de ‘«purification»’ des alentours de Rio n’a duré que le temps du tournoi mondial et l’anarchie brésilienne a repris son cours.

De plus, plusieurs pays ont déjà augmenté les mesures de sécurité pour leurs athlètes, comme l’Australie qui a interdit à ses athlètes de visiter les favelas. Ils seront accompagnés de personnel de sécurité lors de leurs autres déplacements. Alors que l’Australie redoute les quartiers chauds de Rio, le comité Olympique Belge craint plutôt une attaque de l’extérieur; à cet effet les athlètes belges auront eux aussi une sécurité particulière lors des Jeux de Rio.

Le risque terroriste n’est pas écarté lors des Jeux Olympiques de 2016, surtout qu’un tweet a menacé le Brésil à la suite des attentats de Paris.  à cet effet plusieurs organismes mondiaux proposent d’aider Rio à se préparer; c’est le cas de l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui va fournir au Brésil l’équipement nécessaire pour prévenir un attentat terroriste pouvant utiliser du matériel nucléaire.

Le risque zéro n’existe pas et les Jeux Olympiques pourraient être visés par des groupes qui veulent attirer l’attention sur leur cause. Les médias sont omniprésents lors de ces rassemblements et cela permet de faire circuler leur message rapidement.

Est-ce que le Brésil fait tout ce qu’il peut pour que les Jeux Olympiques soit sécuritaire? À mon avis, il essaie;mais  le renforcement des mesures de sécurité peut assurer une certaine sécurité visuelle mais ne diminue pas nécessairement le risque que des gestes soient posés. Les problèmes ne peuvent pas être réglés en six mois. De plus il règne au Brésil une instabilité gouvernementale qui vient diminuer le pouvoir des forces de l’ordre au sein même de la population de Rio. Essayer de faire disparaître les  favelas ou diminuer leur incidence pour le temps des jeux ne réduit pas le risque mais accroît celui-ci car c’est le peuple qui paie pour les jeux et la population peut facilement se retourner contre les forces de l’ordre. Le Brésil n’est pas prêt selon certains experts mais aucun État ne peut prévoir tous les risques présents sur son territoire.