La police en renfort pour le démantèlement du camp des migrants à Calais
Le démantèlement du camp des migrants à Calais a soulevé beaucoup de réactions. La «jungle de Calais» est un bidonville situé dans une petite forêt à proximité du port de Calais qui abrite selon les autorités environ 1500 personnes. La plupart des ces migrants sont là pour tenter de pénétrer sur le territoire du Royaume-Uni en passager clandestin dans les ferries ou camions passant sous la Manche et, une fois sur place, demander l’asile. Ce sont des ressortissants de plusieurs régions du monde comme l’Afghanistan, le Darfour, la Syrie, l’Irak ou encore l’Érythrée. La préfecture a décidé que cette partie de la ville devait être «nettoyée», en commençant par le côté sud parce qu’elle est située proche des espaces publics tels que les écoles et centres commerciaux. Une vingtaine d’hommes d’une entreprise de travaux publics ont commencé la démolitions quatre jours après une décision de justice. Les autorités de la municipalité avaient déjà pris des dispositions de sécurité en prévision de la réaction des migrants mais l’opération de démantèlement a néanmoins abouti à des heurts avec la police à cause de la colère des migrants qui faut-il le rappeler, avaient aussi le soutien de plusieurs associations communautaires. Selon les autorités de police, il y aurait eu des jets de pierres de la part de migrants et la police aurait riposté en lançant du gaz lacrymogène. Certains migrants qui étaient armés de barres de fer se sont introduits sur la rocade portuaire et lançaient des pierres sur les véhicules en partance vers l’Angleterre. La police avait tout de même repris le contrôle de la situation après quelques moments d’affrontement. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a promis le démantèlement total de ce site mais ceci se fera progressivement en évitant le plus possible la «brutalité».
Il est important de noter qu’un camp provisoire jugé plus salubre et plus sécuritaire avait été construit par la municipalité dans le but d’y transférer les migrants, mais ces derniers ne voulaient pas abandonner la position géographique où ils se trouvent. Cette exemple de calais peut avoir de liens avec l’article sur ce blogue qui parle de la déportation massive des immigrants en Norvège alors que le gouvernement avait décidé d’utilisé les forces de police pour faire le «ménage» en renvoyant dans leurs pays d’origine toutes personnes illégalement immigrées, en justifiant le tout par un taux de criminalité qui ne cessait de grimper. Selon les autorités, le camp de Calais avait aussi commencé a provoquer des problèmes de salubrité publique. On le voit, la notion d’ordre est fortement liée au concept de qualité de vie des citoyens. La paix, la sécurité, la prévisibilité et même l’esthétique de l’environnement font également partie de cet ordre et son degré de perception peut varier d’une société à une autre en fonction du niveau de tolérance des citoyens. Une ville insalubre ou encore délabrée peut donner des signes d’insécurité, de criminalité et de déclin. Le mandat de la police dans certaines sociétés fait parfois l’objet des débats; mais si l’on admet que le concept de l’ordre peut aussi vouloir dire «ordre moral», on pourrait s’attendre à ce que la police à Calais tente de contrôler le vagabondage, la mendicité, la prostitution ou encore le contrôle de l’anonymat des camps de réfugiés.
Il faut aussi noter le rôle que jouent les médias en ce qui concerne la perception et le sentiment d’être en sécurité des citoyens dans une ville. Cette perception peut varier en fonction de la manière dont l’actualité est façonnée et transmise au public. Nous avons souvent vu certains médias associer les migrants aux risques ou aux facteurs menant à l’insécurité; pourtant en réalité les causes de la criminalité sont plus complexes. De plus, avec les nouvelles stratégies de police intensive qu’adoptent certains corps policiers, on assiste à une gestion par objectifs. Il devient impératif pour eux de toujours vouloir chercher à faire baisser des statistiques de la criminalité et de concentrer les efforts sur les «points chauds». Ceci se traduit souvent par des descentes spectaculaires et médiatiques sur le terrain lors de certaines opérations, comme le démantèlement d’un camp. Tout ceci parfois permet de rassurer le citoyen ordinaire et envoie des signes clairs que tout est en contrôle et que la confiance doit continuer à leur être accordée.