La sollicitation du public: une bonne méthode dans un contexte d’évolution des TIC ?

Le 8 septembre 2014, à Hantsport, en Nouvelle-Écosse, eut lieu le vol d’une quantité importante de narcotiques découlant d’une introduction par effraction dans une pharmacie. Dans les faits, un coffre-fort contenant des narcotiques puissants, qui peuvent avoir des conséquences néfastes sur les consommateurs, ont été dérobé. Ce coffre contenait de la méthadone en poudre, une substance pouvant être mortelle pour des adultes même à faible quantité. Comme l’enquête menée par la Gendarmerie Royale du Canada n’a pas été concluante, elle a décidé de faire appel au public afin d’identifier les suspects, en offrant une récompense se situant entre 50 $ et 2000$ à quiconque lui fournira des renseignements qui permettraient l’arrestation et l’accusation de suspects.

 

Dans un contexte d’évolution technologique et de communication instantanée, la sollicitation du public permet de récolter des renseignements pouvant être utiles. Cette méthode est alors plus simple et beaucoup plus efficiente. En effet,  comme mentionné dans l’article «le renseignement en temps réel : bientôt au Canada», le rapport présenté par le la police de Vancouver, le «Real Time Intelligence Centre – BC» permet un traitement de l’information constant mais nécessite un coût d’environ 5.8 millions par année. Or, le coût astronomique de cette disposition n’est aucunement comparable à la sollicitation du public d’au plus 2000$, puisque plusieurs effectifs sont alors placés sur d’autre affaires criminelles pour optimiser le temps utilisé. Cette efficience doit également être mesurée à la lumière du fait que des résultats statistiques démontrent que dans un intervalle de vingt-quatre heures les chances d’identification d’un suspect passe de 71% à 19,8%. Suivant cet ordre d’idée, dans le but d’optimiser le temps des enquêteurs sur les affaires criminelles, nous devons favoriser les affaires immédiates à plus haut taux de réussite au lieu d’investir des coûts faramineux dans des enquêtes interminables.

Au Canada, les données rassemblées par Statistique Canada, indique que plus de 2,2 millions de crimes ont été signalés à la police. Or, la majorité de ces crimes sont d’abord signalés à la police par des citoyens, qui constituent l’élément principal de renseignement des affaires criminelles. Il paraît alors logique de solliciter la population. De plus ce moyen, selon la Sûreté du Québec, peu apporter d’une certaine façon de l’espoir aux familles des victimes. C’est pourquoi plusieurs organisations policières et même communautaires consacrent l’un de leurs départements à faciliter la dénonciation des crimes. En effet, les différents organismes s’occupant de la sécurité de la population mettent l’accent sur l’accessibilité des internautes et individus pour faciliter la communication de renseignements pouvant être pertinent à différentes affaires criminelles.

Un bon exemple de cet accent sur la facilitation de la dénonciation des crimes est celui du signalement en ligne, en tout anonymat, offert par l’organisme «échec au crime». En effet, cet organisme communautaire à but non lucratif propose un moyen simple et efficace de dénoncer des actes criminels de façon anonyme. Non seulement, l’organisme a pu contribuer à 2 734 arrestations, mais à contribuer à des saisies totalisant un montant de plus de 400 millions de dollars selon les données du 31 décembre 2015. Nous pouvons donc reconnaître que la sollicitation du public par différents moyens comme la présence d’une récompense et la promesse d’anonymat augmente significativement l’efficacité de cet outil.