36 policiers de la SQ font face à la justice
Selon les dernières informations rendues publiques en date du 11 mars 2016, grâce à une demande d’accès à l’information, pas moins de trente-six policiers ont fait l’objet d’accusations criminelles au sein de la Sureté du Québec. La nature de ces accusations diffèrent largement, allant de l’abus de confiance aux voies de faits. Cependant, une accusation se démarque des autres, soit celle de conduite dangereuse causant la mort. Ce dernier cas est associé à l’agent d’infiltration, Patrick Ouellet, qui a causé la mort d’un enfant de cinq ans à Saint-Hubert lors de l’opération d’infiltration du 13 février 2014. D’ailleurs, puisque ces trente-six cas répertoriés relèvent de la chambre criminelle, ces policiers ne touchent que la moitié de leur salaire.
De plus, parmi les trente-six policiers accusés aux criminels, douze, soit le tiers des accusations, proviennent du quartier général de la SQ situé sur la rue Parthenais à Montréal. S’additionne à ces individus, six autres policiers de la région de Montréal, inculpés également. Ainsi, la moitié des policiers accusés proviennent de la région administrative la plus densément peuplée de la province du Québec. Il convient de préciser que sur ces cinq mille six cents agents de terrains à l’emploi de la SQ, environ 20% d’entre eux travaillent dans l’édifice de la rue Parthenais.
Étant donnée la nature du travail de policier, il est difficile de connaître les circonstances (gravité, chronicité, fréquence) qui entourent chacun de ces évènements puisque la grande majorité (si ce n’est pas la totalité) des procédures judiciaires se déroulent en huis clos, exception faite du cas mentionné précédemment (Ouellet). Ce huis clos est habituellement imposé afin de protéger et préserver les stratégies (tactiques) policières.
Le métier de policier est une profession honorable, palpitante et dangereuse, du point de vue des aspirants. Cette conception du policier «héros» est sans contredit grandement teintée et influencée par les médias et les films d’Hollywood. Toutefois, cette vision du travail policier relève de la fiction, comme en témoigne les statistiques. En effet, la très grande majorité du travail policier n’est pas lié à la répression de la criminalité, mais plutôt en lien à des aspects de la vie communautaire au sein d’un quartier ou d’une ville. D’ailleurs, le policier moyen au Canada ne fera pas usage de son arme tout au long de sa carrière professionnelle.
D’ailleurs, cette réalité est la principale source de malentendus entre les policiers et les citoyens, qui ne voient pas le rôle de la police de la même façon. En général, les citoyens ont des attentes démesurées et contradictoires. À titre de preuve, 50% des appels à la police sont considérés de nature criminelle par le citoyen tandis que seulement 17% sont perçus par les policiers de nature criminelle. De plus, 94% des appels sont considérés comme étant «ennuyants» pour les policiers. Face à ce désenchantement certains policiers deviennent cyniques face à leur métier.
Ce désenchantement peut aussi jeter les bases d’une compréhension des cas où un policier à retourné sa veste et collaboré avec la pègre ou commis des actes criminels.