Une policière de Virginie tuée durant son premier jour de travail
Ashley Guindon, une jeune policière de Virginie, fut abattue par balle lors de son premier jour de service. L’incident est survenu suite à un appel concernant une dispute conjugale qui durait depuis plusieurs heures selon les voisins. Hamilton, l’homme concerné dans la dispute, ouvre le feu à l’arrivée des policiers touchant ainsi les 3 agents intervenant dans cette affaire. La policière est décédée suite à la fusillade tandis que ses collèges s’en sortent avec de graves blessures. Arrivés sur les lieux du crime, les policiers aperçoivent le cadavre de la femme d’Hamilton ensanglanté. Suite à cet événement, l’homme est accusé pour le meurtre de sa femme et celui de la policière ainsi que d’avoir blessé deux agents de police.
La violence conjugale est un phénomène très présent dans la société. Au Québec, le tiers des homicides conjugaux et familiaux sont dus à la présence d’armes à feu. De tels événements nous mènent à porter une attention particulière à l’amélioration des mesures de sécurité et de protection des personnes. Le Programme national de santé publique (PNSP) et le Plan d’action régional (PAR) visent la réduction de l’accessibilité aux armes à feu. En effet, les policiers ont plusieurs mandats à remplir, entre autres, maintenir l’ordre public et appliquer la loi peu importe la situation. Lors d’événements de violence conjugale et familiale, ils doivent intervenir au sein de la famille comme médiateurs pour calmer le jeu. Cependant, les policiers risquent souvent d’être blessés puisqu’ils interviennent presque toujours en situation de crise et doivent agir rapidement ce qui laisse peu de temps pour planifier et réviser leurs interventions. Ils affrontent l’hostilité des conjoints et, souvent, celle des conjointes qui peuvent s’opposer aux policiers pour tenter de garder une alliance avec leur conjoint. C’est ce qui s’est passé dans le cas d’Hamilton. L’agent Guindon et ses collègues sont arrivés sur les lieux alors qu’il était en crise.
Une étude canadienne a révélé qu’il existe une corrélation entre la peur des victimes de violence conjugale et la présence d’armes à feu au domicile surtout si les propriétaires n’ont pas de permis, si les armes à feu sont chargées en tout temps et si elles ne sont pas entreposées de façon sécuritaire. Le registre des armes à feu représente pour les policiers une source d’information importante, car il leur permet de retracer les armes et de les associer à leurs propriétaires. Avec les mesures de la loi sur les armes à feu, le registre donne aux policiers la possibilité́ de rendre les armes à feu moins accessibles aux personnes à risque de mauvais usage. Il est permis de croire que l’abolition du registre augmenterait les risques d’homicide et de suicide par arme à feu. Selon l’INSPQ, la loi sur les armes à feu occasionne une diminution de 300 décès par année dont 250 suicides et 50 homicides. Donc, la loi sur les armes permet d’assurer une meilleure sécurité pour les personnes et pour les policiers puisque son usage est restreint. Donc, parmi leurs mandats, les policiers doivent faire respecter la loi sur les armes à feu.
Les policiers doivent également appliquer plusieurs stratégies pour prévenir les homicides causés par les armes à feu en milieu conjugal. Ils doivent faire des représentations visant :
- Le maintien intact de la loi sur les armes à feu en préservant le registre des armes à feu;
- Le développement d’environnements cliniques favorables à la détection précoce de la violence conjugale et familiale et à l’évaluation du risque d’homicide par arme à feu;
- La diffusion d’une grille d’analyse clinique de facteurs de risque d’homicide conjugal et familial;
- L’augmentation des moyens de protection des intervenants auprès des clientèles au prise avec des problématiques de violence
Aux États-Unis, l’accessibilité aux armes est un réel problème. Il y a plus de 30 000 morts par année causées par les armes à feu. Les homicides représentent un peu plus du tiers de ce nombre. Le président Obama a annoncé, le mardi 5 janvier 2016, vouloir renforcer le contrôle des armes à feu par une série des décrets présidentiels qui viseront à lutter contre «le fléau» de la violence des armes. Cependant, ce n’est pas chose facile puisque ces décrets doivent respecter le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis, qui est souvent interprété comme garantissant le droit de posséder et de porter une arme à feu. L’obligation du contrôle des antécédents judiciaires et psychiatriques avant une vente d’armes est au cœur des décrets dirigés par Obama. Cependant, les chiffres révèlent une profonde division de l’opinion. En effet, plus de 53 % des Américains sont en faveur de la vente de fusils d’assaut. En effet, les pros-armes sont très rattachés au deuxième amendement et se disent prêts à défendre leurs droits constitutionnels.
L’accessibilité des armes nous entraîne à réaliser que le métier de policier est dangereux puisque ces derniers sont plus exposés aux armes et aux risques d’homicides même s’ils ne s’occupent que de 10% d’affaires criminelles. En effet, les policiers sont plus exposés aux risques d’homicides que la plupart des métiers, même s’il n’y a pas beaucoup de décès en service. La situation de la policière Guindon est donc un cas très rare au Québec.