Complot Policier à Manitowoc

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Steven Avery est né en 1962 dans le comté de Manitowoc. La famille Avery tient une casse automobile dans la région et ils ne sont pas appréciés de la communauté. Ils sont peu éduqués et sont mal vus dans la petite ville. Le jeune Steven a une enfance relativement agréable malgré ses quelques démêlés avec la justice. Il fonde une famille, se marie et vit heureux en travaillant sur la casse familiale. C’est en 1985 à l’âge de 23 ans que sa vie bascule.

Sandy Morris, la cousine de Steven, entretient une mauvaise relation avec lui. Elle est sa voisine et n’aime pas du tout la famille Avery. Dans le village, elle aurait dit de fausses rumeurs sur lui, ce qui aurait envenimé la situation déjà hostile. Un matin de janvier 1985, Steven Avery aurait poussé l’auto de Madame Morris hors de la route et l’aurait menacé avec une arme non chargée. Il dit l’avoir fait parce qu’elle disait des faussetés à son sujet et qu’il en avait assez. Sandy Morris se rend au poste de police pour faire une plainte à son mari le shérif de Manitowoc. À la suite de cette plainte, le bureau de police réagit fortement. Cette affaire leur donne enfin l’occasion d’accuser un membre de la famille Avery qui est un élément indésirable de la communauté.

Le 29 juillet 1985, Penny Beerntsen et son mari sont allés sur une plage au lac Michigan. Vers 15h, Madame Penny est partie faire un jogging le long de la plage et c’est à ce moment qu’elle s’est fait agresser, violer et laisser pour morte par un homme sur le bord de l’eau. Quelques heures plus tard, Beerntsen est admise à l’hôpital et c’est l’adjointe du shérif Judy Dvorak qui a été désignée pour prendre sa déposition. Lorsque Penny a décrit son agresseur, Vorack a dit qu’il ressemblait à Steven Avery.  Or, Vorack n’aimait pas Avery, elle était une amie proche de Sandy Morris et est voisine elle aussi de la famille Avery. Avec ses propos, elle aurait tenté d’influencer la victime qui venait de subir une agression. Cependant quand on lit la déposition de Madame Penny, la taille, le poids, la coupe de cheveux et même la couleur des yeux ne correspondent pas à la description de Steven Avery. Le suspect avait  les yeux bleus et ceux de Monsieur Avery sont bruns. De plus, pour confirmer son innocence, Steven Avery avait un alibi confirmé par 16 personnes, car il était avec sa famille à la casse et il était allé au magasin.  

Ce qui a mis fin au procès et a condamné Steven est que Penny Beernsten l’a identifié formellement comme étant son agresseur. En disant hors de tout doute que c’était lui et que son visage était gravé dans sa mémoire. C’est que l’identification d’un suspect par sa victime lors d’un procès est souvent pris comme une preuve quasi irréfutable. Cependant nous savons aujourd’hui que l’identification est peu valable et que des erreurs arrivent fréquemment. Dans ce cas, cette preuve erronée a mené à la condamnation de Steven Avery pour 32 ans de prison.

Ce n’est qu’en 2003 que l’affaire Avery refait surface, lorsqu’un test ADN est fait à la demande de ses avocats. Il y avait eu des avancées technologiques en matière D’ADN, ce qui avait permis  de tirer un profil génétique complet qui excluait Avery. Ils avaient aussi comparé le profil à la base de données de la police criminelle  du Wisconsin et ont eu une correspondance, un dénommé Gregory Allen, un homme au lourd passé judiciaire d’agressions sexuelles et d’usage de violence qui sévissait dans la région de Manitowoc.  Il était dangereux et en 1985 la police du comté  le surveillait de près. Le destin a voulu que le 29 juillet 1985 le jour de l’agression de Beerntsen, les agents qui étaient affectés à sa surveillance ont été appelés pour travailler sur d’autres interventions. Il était alors sans surveillance lors la journée du crime. Cette révélation a permis la libération d’Avery après 18 ans derrière les barreaux.

À la lumière de toutes ces informations,  il est évident que la culpabilité de Steven Avery a été montée de toute pièce. Mais déjà en 1985, durant l’enquête,  un détective du nom Thomas Bergner avait eu vent des méfaits de Gregory Allen et en avait parlé au shérif pour lui faire part de ses doutes. Le  shérif  lui a dit de ne pas s’en faire et qu’il tenait déjà le bon suspect. De plus, en 1995, un policier du nom d’Andrew Colborn, du  Comté de Manitowoc aurait reçu un appel de la part du corps de police d’une autre région lui disant qu’il avait arrêté un homme, lequel affirmait avoir agressé une femme à Manitowoc. Une agression pour laquelle il disait qu’un autre homme croupissait en prison à sa place. Il s’agit alors de Gregory Allen qui avait été arrêté pour une autre agression sexuelle. Cependant personne n’avait vérifié cette information et ce n’est qu’en 2003, à la libération d’Avery, que la police avait fait une déposition concernant cet appel. Les preuves démontrent que le shérif du comté savait qu’il était innocent et connaissait le véritable agresseur. L’histoire de Steven est l’exemple parfait de complot policier, de fautes professionnelles et d’erreur judiciaire.