Taser: Suite à une intervention, Lévis songe à son implantation au sein de la police
L’intervention policière s’est déroulée le 2 février 2016 au service psychiatrique de l’hôpital Hotel-Dieu de Lévis. Un individu de 29 ans, interné pour un examen ordonné par la cour, a barricadé la porte de sa chambre et brisé sa fenêtre. Agité et agressif, le patient allait se faire neutraliser à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique, souvent nommé pistolet taser. Une équipe de police de Québec a du être appelée par la police de Lévis puisqu’elle ne possède pas cet équipement. Finalement, la police de Lévis a procédé autrement car le SPVQ n’arrivait pas rapidement sur le lieux . Cette situation aurait pu être une occasion d’intervenir rapidement si la police de Lévis été équipé d’un taser où la préoccupation était d’assurer la sécurité du personnel et du patient.
Au mois d’octobre 2015, cette même individu avait déjà fait l’objet d’une intervention où il a riposté en attaquant un policier avec une barre de fer et où un autre policier avait dû l’immobiliser par un coup de feu à la jambe. Des accusations de voie de fait sur un agent de la paix avaient été portées contre lui.
Suite à l’événement du 2 février 2016, le maire de Lévis, monsieur Gilles Lehouillier, a discuté avec le chef du service de police Yves Després pour avoir un rapport sur l’implantation de taser au sein de la police de Lévis. Un point de presse a été organisé le 3 février 2016 pour annoncer l’étude de la possibilité de l’implantation du pistolet à impulsion électrique. Le rapport devra comporter un code d’éthique pour éviter des abus.
Le pistolet à impulsion électrique fait en sorte d’immobiliser les individus en déchargeant 50 000 volts, ce qui cause une paralysie musculaire. Selon le rapport du comité permanent de la sécurité publique et nationale, il n’aurait pas de danger de mort suite à l’utilisation du TASER sur une personne normale. Cependant, une étude américaine citée dans le rapport a passé en revue les autopsies pratiquées sur des détenus qui ont succombé après avoir été neutralisés par pistolet à impulsion électrique. Ces autopsies ont révélé que 54% des personnes décédées avaient des troubles cardiaques. D’autre part, le rapport mentionne qu’il faudrait que les policiers aient une formation sur l’usage du pistolet à impulsion électrique sur des personnes souffrant d’une maladie mentale et de problèmes de toxicomanie. En effet, ces personnes seraient plus susceptible d’avoir des effets indésirables, compte tenu de leur vulnérabilité.
Le service de police municipale de Lévis dessert moins d’habitants, environ 139 000, que celui de la ville de Québec avec une population de 500 000 citoyens. Financés par leurs municipalités, les services de police municipaux se font attribuer leurs budgets. Cette prise de position de la part du maire de Lévis implique que la ville va attribuer un budget pour l’achat des pistolets électriques et la formation quant à son utilisation dans un proche avenir. Dans la formation sur le maniement du pistolet à impulsion électrique, le maire de Lévis a affirmé qu’il y aura un volet sur l’éthique portant sur l’utilisation sécuritaire.
Suivant l’escalade des moyens utilisés dans les cas où la situation exigerait la maîtrise d’un individu, on retrouve les méthodes de contention diverses à mains nue, le poivre de Cayenne, le bâton télescopique et le taser. Certaines méthodes peuvent échouer, par exemple dans les cas où les individus sont intoxiqués ou déterminés à attaquer. Leur emploi doit être encadré de façon à éviter les abus. Souvent, il suffit d’annoncer que l’agent va utiliser son taser pour calmer le jeu. Cependant, les situations d’interventions qui impliquent des personnes souffrant de troubles mentaux sont plus compliquées à évaluer, tout en nécessitant une action rapide. Les policiers, premiers répondants aux urgences, doivent avoir un protocole qui ne blessera pas le patient, le personnel et le public.
Certainement, le pistolet à impulsion électrique éviterait d’infliger une blessure qui peut être permanente ou causer la mort. Certes, certaines personnes pensent que le pistolets taser peut entraîner la mort de personnes vulnérables aux courants électriques. Le cas de l’aéroport international de Vancouver, où en 2007 M. Robert Dziekanski est décédé quelques minutes après avoir été touché par un pistolet à impulsion électrique par des agents de la Gendarmerie Royale du Canada, contribue à l’inquiétude du public.