Intervention policière à Plessisville: aucune accusation contre les agents de la SQ

Le 29 mars 2015, vers 3 h du matin, les policiers de la SQ du poste de Plessisville reçoivent l’information qu’un homme au volant d’un véhicule utilitaire sport de couleur noir se dirige vers le poste de police avec l’intention de causer des préjudices aux policiers. N’étant que quatre agents en service ce soir-là, ils ont demandé du renfort.

Dès son arrivée au poste de police, l’individu fonce sur les véhicules personnels des policiers, causant d’importants dommages matériels. Trois agents se dirigent alors à l’extérieur afin de tenter de maîtriser la situation. Deux d’entre eux prennent place dans une auto-patrouille et bloquent l’entrée du stationnement avec ce dernier.  L’homme qui poursuivait sa course vers le stationnement des véhicules de patrouille se retrouve alors face au véhicule des policiers qui lui bloque l’accès. Malheureusement, cela ne dissuade pas l’assaillant qui fonce à toute vitesse dans l’auto-patrouille.

Après l’impact, qui fût assez violent pour que les coussins gonflables de l’auto-patrouille se déploient, les policiers réussissent à sortir de leur véhicule. Ils somment alors l’individu de se rendre. Malgré cela le conducteur du VUS recule. Les policiers qui craignent que l’individu fonce une fois de plus sur eux, ouvrent le feu en sa direction. L’homme est alors atteint d’un projectile au bras gauche. Les policiers cernent ensuite le VUS pour procéder à l’arrestation, mais l’homme résiste. Les policiers décident donc d’utiliser leurs bâtons télescopiques pour briser la fenêtre et maitriser l’individu qui résiste toujours à son arrestation.

Suite à ces événements, le DCPC (directeurs des poursuites criminelles et pénales) à ouvert une enquête à savoir s’il y avait eu faute de la part des agents de la Sureté du Québec qui on fait feu sur l’individu. Cette enquête fût confiée au SPVM (service de police de la ville de Montréal) pour éviter qu’il n’y ait conflit d’intérêts et comme le Bureau des enquêtes indépendantes n’est toujours pas en fonction. Suite au résultat de l’enquête du SPVM, le DCPC a convenu qu‘aucune accusation ne serait portée envers les policiers qui ont fait feu sur l’individu.

Rappelons que le DCPC joue un rôle de poursuivant public indépendant, et a été créé, entre autres, dans le but de renforcer la confiance du public en le système de justice. Il est donc essentiel que le DCPC soit complètement autonome et indépendant de toutes influences politiques. Il représente également un héritage plus récent du modèle britannique. Par exemple, des institutions semblables sont apparues en Irlande, en Australie et en Angleterre soit d’autres pays qui utilisent le modèle britannique.

Cet événement porte à réfléchir puisque c’est un exemple extrême d’un phénomène selon lequel les policiers ont perdu de leur autorité informelle. En effet, depuis quelques décennies la police « n’intimide » plus autant les citoyens dans le sens où leur autorité juridique ne s’accompagne plus d’un capital d’autorité «sociale». Par exemple ; dans les années 60  la moyenne des gens écoutait à la lettre un officier de police lorsque ce dernier leur donnait une directive, peu importe si cette directive était légitime ou non dans l’exercice de ses fonctions. Dans le cas qui nous intéresse, l’attaquant à poussé le phénomène de « non-respect des policiers» à un tout autre niveau, motivé par sa haine des policiers ou de ce qu’ils représentent, c’est-à-dire une forme d’autorité, de contrôle social pour laquelle les gens semblent avoir de moins en moins de considération. Nous pouvons donc nous demander si le risque qu’un événement semblable se produise de nouveau est possible.