La reconnaissance faciale bientôt utilisée aux frontières canadiennes?
Le 15 août 2014 l’agence des services frontaliers du Canada a conclu un marché avec ADGA Group Consultants inc d’une valeur de 287 248,96 dollars. Ce contrat, qui se termine fin mars de cette année, a pour but d’apporter l’expertise de ADGA Group Consultants en ingénierie et en technologies de l’information au projet sur la reconnaissance faciale de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).
Début janvier 2016 les services frontaliers ont exprimé leur désir d’utiliser, à tous points d’entrée au pays, un système biométrique de reconnaissance faciale. Bien que controversée, la biométrie aiderait à confirmer l’identité des demandeurs de visa par exemple, et contribuerait à prévenir les fraudes, les vols d’identité, le retour non autorisé au Canada de personnes expulsées, etc
Les techniques biométriques ne font toutefois pas l’unanimité. Entre autres, la parce que la reconnaissance du visage peut être faite à l’insu des citoyens. L’histoire nous montré que plus la population se sent épiée, moins elle fait confiance à la police. La première police Française utilisait beaucoup d’effectifs sans uniforme, qu’il était impossible de la différencier des autres citoyens qu’ils surveillaient. À l’inverse, la police Anglaise, toujours visible et toujours en uniforme, permettait à tous d’identifier les membres de l’ordre et montrait à la population que la police travaillait ouvertement et publiquement. Ce sentiment a amené un concept important, celui du policing by consent.
Cette police du consensus repose sur l’idée que la population consent à être surveillée lorsqu’elle est capable d’identifier ceux qui la surveillent. Voici un exemple concret pour illustrer cet aspect. Il est prouvé que la frustration éprouvée lorsqu’un usager de la route se fait donner une contravention par une voiture de police fantôme est très différente de celle qu’éprouve un usager lorsqu’il se fait donner la même contravention par un agent de la paix en voiture de police standard. Dans le premier cas, l’usager peut avoir l’impression d’avoir été espionné, surveillé à son insu, tandis que dans le deuxième cas, même s’il est fâché d’avoir une contravention, il a un peu plus l’impression d’avoir un traitement équitable, il a moins l’impression que la police est un envahisseur invisible. Un système biométrique qui fonctionnerait à l’insu des citoyens pourrait avoir un effet négatif sur la perception des forces de l’ordre.