Des circonstances qui imposent une coopération mondiale des forces de l’ordre

Selon Statistique Canada, en 2010 les canadiens ont atteint le nombre de 13.8 millions de visites-personnes vers d’autres pays. Bien que la plupart des déplacements canadiens se soient fait vers les États-Unis, de plus en plus de voyages outre-mer sont enregistrés.  Concrètement, les canadiens sont protégés sur le territoire canadien mais qu’en est-il lors de déplacements à l’étranger?

Depuis le début du mois de janvier, 7 canadiens sont décédés à l’étranger, victimes d’attentats. Il y a eu 1 Lavallois à Jakarta le 14 janvier ainsi que 6 Québécois au Burkina Faso le 15 janvier. Sommes-nous en sécurité lorsque nous sortons de nos frontières, comment les services de police des lieux où nous voyageons peuvent nous protéger, sont-ils équipés pour contrer la menace? Toutes ces questions sont d’actualité.

En parcourant de nombreux articles concernant les attentats du Burkina Faso, un fait revient de nombreuses fois, parmi les témoignages. Dans le journal « Le Monde Afrique » on parle du « cafouillage » des autorités policières burkinabés. Selon, le témoignage rapporté dans les médias, les unités tactiques n’étaient pas préparées à ce genre d’évènement. Même avec l’aide de groupes d’interventions américains et français, les unités ne s’entendaient pas sur la façon de procéder et tout le monde s’éparpillait.

Les autorités burkinabées se défendent en mentionnant qu’elles ont très peu d’entrainement et que seul des simulations de prise d’otages dans des aéroports ont été faites comme entrainement. Donc, à la lumière de ce fait, il est clair que certains pays ont  besoin d’aide pour apprendre à coordonner les forces de l’ordre.

Ce qui amène à l’après crime; l’enquête, comme des canadiens sont décédés lors de cet attentat, il est tout à fait normal que la GRC soit envoyée pour aider à comprendre les faits. Il n’y a pas que le Canada qui ait envoyé du personnel sur place, des équipes de la police scientifique française était attendu à Ouagadougou. Il existe de plus en plus de situations où la coopération policière est légitime.

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Global Peace Index

La plupart des pays sous-développés et ou en voie de développement ont certains problèmes avec leurs forces de l’ordre. L’instabilité gouvernementale empêche l’ordre social d’évoluer et  le pouvoir policier de bien représenter la sécurité. Les gouvernements se succèdent ou bien s’accrochent au pouvoir et empêchent la stabilité et la confiance envers un ordre qui est fait pour servir et protéger. Les forces de police de certains pays n’ont pas d’organisation institutionnelle garantie et encadrée par l’État. Ce n’est pas pour rien que selon le «Global Peace index» les pays les plus à risque se retrouvent parmi les pays en voie de développement ou connaissant de l’instabilité politique.

Il est important que la coopération entre les états augmente, on remarque que l’aide sur l’axe nord sud porte fruit. Dans l’article sur l’exportation de la brigade à vélo du SPVM vers Haïti, on retrouve cette phrase : «Il est certain que l’inefficacité de la police traditionnelle n’est pas la seule raison ayant contribué au changement de direction prise par la police haïtienne. En effet, le contexte politique dans lequel Haïti se retrouvait au moment de l’instauration de ce projet (2013)…» Le travail entre la ville de Montréal et la police nationale d’Haïti est un exemple de coopération policière réussi.

Cependant, afin que la coopération entre les corps de police fonctionne, il faut une volonté de changer chez les pays où le système de sécurité nationale est défaillant. Comme la Côte-d’Ivoire, où «La situation actuelle rend cette coopération nécessaire puisqu’une grande partie des victimes sont québécoises et que la Côte d’Ivoire est un pays en voie de développement avec peu de budgets pour effectuer de bonnes enquêtes approfondies.» Ainsi, lorsqu’un pays demande de l’aide, c’est tout à fait normal qu’il en reçoive.

Afin de préserver leur attrait touristique, certains pays se voient forcés de demander de l’aide aux pays mieux équipés en matière de logistique pour enquêter sur des situations qui pourraient compromettre leur relation avec d’autres pays. Par exemple, après les attentats de Tunis en juillet 2015, des enquêteurs de la Grande-Bretagne ont été appelés sur place étant donné qu’une quinzaine de britanniques ont été tué lors de cet attentat. De plus, la Grande-Bretagne a rapatrié près de 2500 touristes britanniques, des situations du genre nuisent au développement économique car où il y a danger, il ne peut y avoir prospérité.

L’importance de la logistique sur le plan de la coopération entre état peut amener à des dénouements à la suite d’enquête très longue. Dernièrement, le Narcotrafiquant « Elchapo » a été arrêté pour une deuxième fois mais on peut souligner que son arrestation vient d’un travail de coopération entre  les forces spéciales anti-drogue des États-Unis et les force de l’ordre du Mexique.

Pour conclure, ma vision des coopérations policières est positive, les pays gagnent mutuellement à travailler ensemble. De plus c’est la responsabilité des pays les plus développés d’aider les pays en voie de le devenir. Les craintes face à l’ingérence entre États sont aussi bien réelles mais les pays qui ne sont pas équipés pour enquêter, prévenir et punir  les acteurs de méfaits internationaux doivent demander de l’aide.

Par contre, on ne peut passer sous silence les difficultés rencontrées sur le terrain lors de formations policière ou militaires dans des pays où les forces de l’ordre riment souvent avec oppression. Les villages sont souvent éparpillés et ne prennent pas au sérieux l’arrivée de groupes représentant les forces de l’ordre. L’exemple le plus concret est la formation militaire et policière des Afghans; il est dommage de voir que depuis le départ des forces d’aide à la formation en 2014, les policiers et militaires ont de la difficulté à défendre la population contre les Talibans et certains civils préfèrent la protection des Talibans à celle des forces de l’ordre. La même situation se produit en Syrie: depuis quelques temps, il y a trop de gens qui revendiquent le statut de force de l’ordre au lieu de coopérer contre l’ennemi commun.

C’est bien beau la coopération mais un minimum d’appui de l’intérieur est nécessaire; une force étrangère ne peut pas faire le travail d’une police locale …«Ils connaissent le terrain nous avons les techniques faisons équipe».