Une intervention très musclée de la police bruxelloise qui une fois de plus vire au cauchemar

Pour commencer, il serait important de mentionner que cette bavure policière n’est pas le premier cas qui arrive en Belgique, mais cette fois-ci les chefs d’accusation ont très vite été portés contre 2 des six hommes de l’unité spéciale. Dans cette affaire, la police avait en face d’elle un cas particulier concernant un homme admis dans un hôpital psychiatrique et qui en plus était sous l’emprise d’une substance psychoactive. Jonathan Jacob, âgé de 26 ans, avait visiblement perdu le contrôle et semblait être en plein délire. Les policiers, dans un premier temps, ont été confrontés à une situation où il fallait trouver un équilibre entre obliger la victime à prendre un traitement qu’on voulait lui administrer de force et le respect du choix de la personne. Ce dernier n’était pas en possession d’une arme à feu ou d’une arme blanche ou encore ne se trouvait pas dans un milieu où la sécurité du public pouvait être menacée. Il était incarcéré tout seul dans une petite pièce lorsque le drame est survenu.

Il est  reconnu, et ceci est valable pour la plupart des sociétés, que la police a le droit d’utiliser la force contre les citoyens lorsqu’elle est confrontée à un cas de nécessité; c’est justement là le point de distinction entre un citoyen ordinaire et un agent de maintien de l’ordre. Ce monopole de la violence donne parfois lieu aux abus de pouvoir dans certaines situations, souvent à cause des mauvais choix d’intervention. Dans une société libre et démocratique, il est admis que certains principes du bon fonctionnement de la police sont, notamment, de gagner et conserver le respect du public, de servir la loi de façon impartiale, de n’utiliser la force qu’en dernier recours et d’utiliser la force minimale nécessaire à la résolution d’un conflit. Toutefois, en réalité ceci n’est pas souvent le cas.

Ce présent cas de bavure policière, qui a eu lieu à Bruxelles, est presque similaire à celui de Saint-Jean-sur-Richelieu en 2015. Dans les deux situations, les victimes abattues étaient en détresse ou trouble psychologique. Comme la victime rapportait que Jacob était agressif, les policiers estiment avoir suivi la procédure en lui mettant les menottes pendant le trajet aller et retour pour l’hôpital. Une fois rendu au commissariat il a été incarcéré. Lorsqu’il a tenté de défoncer la porte de sa cellule, l’unité spéciale a été appelée en renfort et les agents sont tout de suite passés à une intervention très musclée, en faisant usage d’une violence disproportionnée. Ceci mena à une hémorragie interne provoquée par la rupture d’une veine abdominale et par une lacération du foie, selon le rapport de l’autopsie.

La technologie de surveillance, bien souvent bénéfique pour les policiers, peut aussi parfois se retourner contre eux: grâce aux caméras de surveillance les images enregistrées dans la cellule de Jacob parlent d’elles-mêmes.

Étant donné que Jonathan Jacob n’était pas armé, il aurait été plus simple pour la police de Bruxelles de substituer l’unité spéciale d’intervention par des agents plus adaptés de gérer ce type de situation. Lancer un assaut contre un seul homme fermé dans une pièce sera perçu par les citoyens comme une forme de terreur et pourrait briser le lien de confiance entre la population et sa police. Il est pourtant clair que cette dernière a fortement besoin d’une collaboration totale de son peuple pour continuer à exister.