Une ERM démantèle un laboratoire clandestin de GHB

Le 21 avril 2015 l’Escouade régionale mixte (ERM) de la Capitale-Nationale-Chaudière-Appalaches a perquisitionné un domicile de la ville de Saint-Tite, en Mauricie. L’enquête, à laquelle ont contribué les corps policiers et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), a également mené à la perquisition d’un véhicule et de deux autres domiciles à Québec et au Lac-St-Charles.

Les diverses perquisitions ont démontré qu’on y travaillait sur la production de G.H.B. (gamma-hydroxy butyrique), aussi familièrement appelé «drogue du viol». On y a trouvé en guise de preuve une quantité de 200 litres de G.B.L.(gamma-butyro lactone) ainsi que d’autres ingrédients chimiques servant à la confection du G.H.B.. Le G.B.L. est en fait un très puissant ingrédient utilisé pour les vernis à ongles et les solvants à peinture qui est directement importé du marché chinois. On y a aussi retrouvé des substances illégales tel que 25’000 comprimés d’amphétamines et une grosse quantité de cannabis. On y a également saisi des éléments électroniques, des outillages servant à la cuisson et même deux armes de poing catégorisées comme étant prohibés.

Les suspects ont été appréhendés peu de temps après. En tout premier lieu, Hendrix Brières (25 ans) et Béatrice Guérin-Vaillancourt (20 ans) ont été arrêtés sur les lieux du laboratoire, en Mauricie. Également sur les lieux se trouvait un homme de Lac-St-Charles, Jimmy Boucher (29 ans). Ce dernier possédait déjà des antécédents judiciaires en matière de trafic de stupéfiants ainsi que de transport de substances exotiques. Le quatrième suspect a à son tour été arrêté à son domicile à Québec. Dany Banville (34 ans) est, selon les autorités policières, celui qui s’occupait de la vente et de la distribution au sein de la Capitale Nationale, là où le gros de la marchandise était vendu.

C’est donc une nouvelle inquiétante sur plusieurs points pour le Service de police de la ville de Québec, malgré le démantèlement réussi. Premièrement, on doit conclure qu’une importante quantité de G.H.B. a été distribuée dans la ville, sans avoir de réels endroits où chercher. Deuxièmement, cette substance est quelquefois utilisée pour faciliter une agression sexuelle, en accentuant l’effet de l’alcool chez les jeunes filles dans un bar. Seule, est peut agir comme l’alcool ayant comme effet un engourdissement des coordinations motrices, mais mélangée à un cocktail peut rapidement aller jusqu’à des amnésies partielles et totales.

Suite à leur arrestation, les quatre individus ont dû faire face à des chefs d’accusation en rapport avec le trafic de stupéfiants et la possession d’armes prohibées. Si on se fie aux dernières peines imposées pour ce genre de crimes, ils devraient, si la tendance se maintient, passer un maximum de 2 ans dans un centre de détention.

C’est une belle réussite pour l’ERM, qui démontre que la coopération policière, incluant dans ce cas l’ASFC (qui avait probablement détecté l’importation de GBL), permet de mettre un terme aux projets de réseaux criminels. La même chose se produit aussi dans les cas de coopération policière transnationale, comme par exemple l’alliance entre le Canada et la Côte d’Ivoire qui s’est créé pour venir à bout de la «sextorsion».