L’intervention policière entourant la mort de Walter Scott

Au début d’avril, un policier de North Charleston, Michael T. Slager, a été filmé pendant qu’il tirait huit coups de feu sur un homme nommé Walter Scott. Initialement, Walter avait été intercepté à un feu de circulation par la police car un feu arrière sur sa voiture était brûlé. Quelques minutes plus tard, Water Scott était mort.

Tout d’abord, il est important d’analyser l’usage de la force de cette intervention policière. Walter Scott était connu des policiers pour des histoires de pension non-payée pour ces enfants. Cependant, il n’avait aucun antécédent de violence. Il est difficile de dire ce qui a conduit Walter à l’extérieur de sa voiture après s’avoir fait intercepté pour un feu brûlé. Le policier a déclaré avoir eu peur pour sa sécurité malgré le fait que Walter n’avait aucune arme en sa possession au moment de l’intervention. Cependant, quelques minutes plus tard, le policier était en poursuite à pied après Scott. Le policier a essayé d’arrêter l’homme qui s’échappait en utilisant son Taser, un fusil muni de deux aiguilles lancées à distance qui électrocute la personne visée. Cette arme est considérée comme non-létale, mais assez puissante neutraliser un individu le temps que le choc électrique dure.  Selon les propos de Slager cette arme n’a eu aucun effet sur Scott. La poursuite a alors continué. Quelques secondes plus tard, le policier sort son arme de service de calibre 9mm et tire huit balles en direction de Scott. Ce dernier, touché, s’effondre au sol et décède par la suite.

En regardant l’usage fait des armes, il est possible de voir que, peu importe les moyens employés, c’est le but qui prime; c’est-à-dire arrêter l’homme. Bien que les choix du policier soient très discutables, il en reste pas moins que la philosophie de policing qui a guidé cette intervention est celle d’efficacité anti-crime. Malgré le fait que le contexte qui a mené à la poursuite à pied reste nébuleux, il est possible d’affirmer que l’escalade de l’usage de la force a dérapé.

Plusieurs technologies existent de nos jours afin d’offrir des moyens alternatifs et adaptés à la situation pour ce qui est de l’usage de la force. Visiblement, l’arme de service est incapacitante et létale. Cependant, dans le cas de cette poursuite, le but aurait dû être de neutraliser l’individu en fuite et non de le tuer. Un autre moyen aurait dû être employé. Il faut savoir qu’il existe déjà plusieurs armes incapacitantes non-létales sur le marché. Cependant, les institutions policières sont plutôt lentes à effectuer des changements dans leur organisation. Dans le cas du South Carolina Law Enforcement Division, ces technologies ne sont pas utilisées. Le problème actuel est que les armes utilisées ne provoquent pas des effets identiques sur les individus, certains n’en ressentant pas les effets. Lorsque cela arrive, les policiers en viennent à faire un usage disproportionné de la force pour atteindre les buts en utilisant leur arme de service, bien souvent la seule autre alternative.

D’une perspective plus globale, l’évènement de North Charleston s’ajoute à la liste d’évènements qui provoque la colère ces derniers temps chez les citoyens étant donné leurs caractéristiques similaires : un policier blanc, une victime noire et un usage disproportionné de la force.  Ces évènements font en sorte que le public perd confiance envers les policiers. De plus, cela augmente les tensions raciales entre les minorités ethniques et les policiers. Nous sommes loins du modèle de police communautaire, dont des études ont prouvé qu’elle augmente la confiance que le public a en les policiers et que le public est davantage satisfait du travail fait par les policiers.

Nadia Lamontagne