La déportation en Norvège

En 2014, la Norvège a déporté plus de 7000 immigrants. Plusieurs de ces personnes déportées avaient commis un crime ou s’étaient déjà vu ordonner de quitter la Norvège. Le constat, à la suite de ces déportations, fut le suivant : le taux de crime violent aurait significativement diminué depuis le début des déportations. Le but du gouvernement est de déporter tous les gens qui sont des résidents illégaux de la Norvège ainsi que tous les immigrants ayant commis des crimes. Pour atteindre cet objectif, la Norvège compte procéder à près de 10 000 déportations pour 2015. Pour ce faire, un budget de 200 millions NOK (équivalent de 31,2 millions CAD) est attribué ce projet. De plus, 32 nouvelles positions seront créées  pour renforcer les rangs de la police de l’immigration (article #1 et article #2).

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Tout d’abord, il est intéressant de se poser la question du mandat de la police au sein d’une société démocratique. Toutefois, les personnes faisant l’objet des procédures de déportations ne font pas partie, à proprement parler, des citoyens. Ils ne jouissent donc pas des mêmes droits et des mêmes protections légales que les ‘citoyens’.

Certains immigrants s’opposent à cette mesure étant donné qu’ils ne peuvent pas retourner dans leur pays d’origine. Dans un contexte démocratique, il est considéré comme standard d’être sensible qu’aux demandes des entités qui ont un pouvoir démocratique. Cependant, tant qu’ils n’auront pas le statut officiel de citoyen norvégienne, ces immigrants n’auront aucune influence légale sur le mandat de la police.

Quant au gouvernement, la déportation des immigrants illégaux est une mission prioritaire. En fournissant un généreux budget à l’accomplissement des déportations, la police de l’immigration norvégienne voit son mandat influencé.

Il ne faut pas oublier le rôle aussi que les médias jouent dans le mandat de la police. Depuis les récents événements liés à des groupes radicaux islamistes, hautement médiatisés, plusieurs pays déploient un arsenal de mesures pour faire face à cette menace ou plutôt ce sentiment d’insécurité. Pour ce qui est de la Norvège, cela affecte incontestablement l’application de loi et le maintien de l’ordre de la police de l’immigration et leur plan de déportation.

Dans le continuum de l’application de la loi, il y l’efficacité anti-crime, dans un pôle, et, dans l’autre, le respect des procédures criminelles. En établissement un objectif de déportation par année (10 000 déportations pour 2015), la police de l’immigration norvégienne se situe du côté de l’efficacité anti-crime ,où les buts priment sur les moyens. Les déportations de chaque mois sont comptabilisées. Si, pour un mois particulier, le nombre est bas, il faudrait alors compenser pour le mois suivant. De plus, le taux de crime est comparé régulièrement aux nombres de personnes déportées. La Norvège, en déportant aussi les immigrants ayant commis des crimes, cherchent aussi à améliorer leurs statistiques reliées aux crimes.

La police de l’immigration s’apparente  à une police intensive dans le sens où elle s’aligne sur une politique de tolérance zéro qui vise à éradiquer tous les immigrants illégaux et ayant des crimes hors du pays.  Pour ce faire, la Norvège compte approfondir ses enquêtes sur les nouveaux résidents et ceux déjà dans le pays. Cette augmentation de la surveillance est soutenue par une augmentation des ressources financières et humaines. L’objectif ultime ne peut pas être atteint en 2015. En 2015, les policiers devront déporter 27,39 personnes par jour. À mes yeux, ça m’a tout l’air d’une politique tolérance zéro. Voulant maximiser l’efficacité des ressources, les policiers utilisent le profilage pour cibler les individus prioritaires.

Par Nadia Lamontagne