Un réseau de trafic de cocaïne démantelé
Un réseau de trafic de cocaïne a été démantelé à Québec, Lévis et à Lotbinière ce qui a permis d’appréhender quatre suspects apparemment liés au crime organisé. En effet, en raison du type de drogues dures qui étaient marchandées, cocaïne et méthamphétamine, on suppose que les suspects seraient associés au crime organisé.
La frappe, nommée opération « Machefer » a été effectuée sur trois localités soit à St-Apollinaire, Lévis et Charny et a mobilisé environ une trentaine de policiers. Cette opération a débuté en 2014 principalement sous l’influence d’informations transmises par le public.
Finalement, les suspects ont été accusés de complot et de trafic de cocaïne et il s’avère que tous les quatre possédaient un passé criminel dont un qui est relié à une histoire d’importation de marijuana et un autre autre relié à une histoire de complot.
Dans ce cas précis on peut définir l’activité policière comme étant surtout un cas typique d’application de la loi. De ce fait, la police se détache de ses fonctions traditionnelles voulant maintenir l’ordre lorsque le désordre éclate. Elle est maintenant beaucoup plus adaptée aux crimes cachés, davantage cachés dans l’anonymat des villes et plus encore avec le crime organisé qui opère sous la table. Ce démantèlement rend compte de la qualité de policier en matière de détection et de répression des crimes. La police n’attend pas passivement que tel ou tel crime soit dénoncé, mais mobilise plutôt ses troupes pour tenter de le débusquer en vue d’une meilleure efficacité.
Cette efficacité étant d’ailleurs généralement mesurée au nombre de résolution et d’arrestation explique bien pourquoi les policiers mettre sur pied des opérations de démantèlement ou des opérations coups de poings dans le buts de maximiser ses arrestations et rationaliser ses ressources. En ce sens pour témoigner d’une réelle efficacité devant l’état, devant le public et les médias. Les policiers doivent aller au devant du crime et de leur auteur pour en neutraliser le maximum. D’autre part le fait que l’on associe les suspects au crime organisé tend à légitimer les efforts mis dans l’enquête, les ressources employées pour détecter le trafic et tend à vouloir produire d’autres arrestations à des échelons plus hauts.
Dans le cas ici présent certaines informations deviennent intéressantes à la lumière de ce qui vient d’être dit, soit le fait que tous les suspects avaient des antécédents judiciaires dont certains concernaient d’emblée le trafic de drogues. En effet, on peut se questionner à savoir si, dans leur chasse aux crimes, les policiers ne se sont pas servis de ces informations pour mener une enquête proactive sur les individus. De ce fait une surveillance pourrait être légitimée, car dirigée vers des suspects potentiels dans une nouvelle situation dévoilée par des informations publiques. D’autant plus que dans ce type de crime, (le trafic de drogues), ce sont davantage les individus suspects que les crimes qui encouragent et orientent l’enquête criminelle.
Par ailleurs, on peut se demander jusqu’à quel point ces antécédents n’ont pas été au cœur de l’enquête, puisqu’ils permettent d’orienter cette dernière vers des individus ciblés. L’enquête ne sert donc en fait qu’à assembler des preuves pour légitimer l’arrestation. La surveillance pouvant elle aussi être légitimée par les antécédents d’individus suspects pourra possiblement permettre de prendre les suspects en flagrant délit et ainsi procéder à l’arrestation.
Pour conclure, les policiers dans une démarche d’application efficiente et rationnelle de la loi pourront considérer que la fin justifie les moyens et ainsi se servir de la surveillance ou enquêter pro-activement sur des individus suspects. Il ne restera plus qu’à prouver ce que l’on sait pratiquement déjà et ainsi permettre l’arrestation. Donc dans ce cas-ci les policiers semblent se conformer à un modèle davantage légaliste de l’activité policière et ils assument des fonctions qui concernent plutôt l’application du droit criminel.
Jean Jr Trudelle