SHARQC 5 ANS PLUS TARD, UN GROS SHOW DE BOUCANE?

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PAR MATHIEU DION

Depuis, 5 ans, il est vrai que nous entendons beaucoup moins parler des Hells Angels. En effet les services de police ont, il y a 5 ans, procédé à une opération d’envergure auprès du groupe de motard criminalisé. C’était l’opération SHARQC. Quels sont les résultats de rafle de la part des forces de l’ordre? 156 personnes, la vaste majorité des membres en règle connus ont été arrêtés et accusés de gangstérisme, meurtre, complot pour meurtre et trafic de stupéfiants.

Qu’en est-il de l’état des forces des Hells aujourd’hui. Ils seraient assez décimés. Ils seraient pratiquement rayés de la carte et d’anciens ennemis seraient les principaux acteurs du groupe. Selon le patron de la division des crimes organisés à SQ : «La relève des Hells Angels que l’on observe est désorganisée par l’incarcération d’une majorité de membres qui ne sont plus là pour fixer les balises. Ceux qui sont sortis assurent une certaine continuité mais ils ne sont pratiquement plus visibles depuis cinq ans. Cinq ans plus tard, on commence à peine à les revoir». De plus, selon lui le fait qu’ils se tiennent tranquilles et ne se livrent pas de guerre entre gangs comme avant l’opération « printemps 2001 » démontre qu’ils ne veulent pas vivre de pression de la part des corps de police. En effet, il est évident que les motards font beaucoup moins de vagues afin de passer plus inaperçus et ainsi poursuivre leurs activités criminelles, en particulier le trafic de drogue.

Cette enquête, menée en collaboration entre plusieurs services de police au terme de collecte de renseignements criminels de source fermée. En fait,  on peut présumer que les policiers ont utilisé l’instigation en infiltrant l’organisation. Leur source d’information la plus importante est le délateur, Sylvain Bélanger.

Selon certains criminalistes, l’opération SHARQC était une opération de relation publique. Jean-Claude Hébert affirme; « « Au point de vue psychologique, l’opinion publique applaudit lorsqu’il y a une grande opération policière. Elle applaudit encore plus fort parce que beaucoup de gens sont détenus. Les gens ont l’impression que leur sécurité collective est mieux assurée. Que les procès soient longs, plus ou moins équitables, ça ne préoccupe pas beaucoup les citoyens. » En effet les policiers ont tendance à publiciser leurs bons coups surtout ceux qui concernent des personnalités criminelles connues. Ils étalent ainsi leurs trophées de chasse comme le patron de mafia menotté ou une remplie de drogue saisie lors d’une opération. De plus, M. Hébert souligne le fait pour l’instant SHARQC a mené à peu de condamnations.

Donc au final on peut considérer que du point de vue policier, cette opération est encore un succès aujourd’hui, quand on sait que le rôle des enquêteurs est d’amasser la preuve et la transmettre aux procureurs et ne sont donc pas responsables du travail de la couronne.