Renforcement policier face à la violence en Argentine

Début le début de l’année 2014, 57 personnes auraient été tuées à bout portant dans Buenos Aires ou sa périphérie selon les archives policières. En conséquence, au début du mois d’avril 2014, le gouverneur de la province de Buenos Aires ( Argentine ), Daniel Scioli, décrétait l’état d’urgence dans la capitale et dans sa banlieue proche pour contrer cette vague de crimes et de délits ayant, à certains endroits de la province, amené à des lynchages arbitraires de criminels présumés.

Une opération de sécurisation policière exceptionnelle en Argentine

La mesure prise par le gouverneur de la province de Buenos Aires , Daniel Scioli (voir photo ci-dessous) , survient au lendemain de l’attaque d’une agence banquière située à Bernal dans la périphérie sud de la capitale. En effet, la violence de l’opération au cours de laquelle les assaillants munis d’armes automatiques ont fait feu sur les forces de l’ordre a entraîné la mort de l’un des assaillants, la blessure grave d’un policier ainsi que de trois civils. C’est face à un sentiment d’insécurité latent éprouvé par les habitants de l’aire métropolitaine de la capitale que le gouverneur a donc décidé de lancer une opération de maintien de la paix sans précédent dans le pays. Une décision également motivée par le fait que D.Scioli souhaite limiter les règlements de comptes entre habitants et, par extension, le meurtre arbitraire de criminels présumés par des riverains en colère.

Mr. Scioli a également appelé à l’entière coopération de toute la classe politique dans l’espoir que cette «  union sacrée » des forces intellectuelles de la nation argentine permette à l’opération d’être un succès.

Toutefois, comme le rappelle le gouverneur, cette mesure doit aussi s’accompagner d’un renforcement et d’une amélioration de l’équipement des forces de l’ordre. Il évoque ainsi le chiffre de 600 millions de pesos (75 millions de dollars US) .

Ce que notent également les médias argentins de même que les responsables politiques ou encore les chefs des forces de l’ordre c’est que cette opération de maintien de l’ordre et de répression de la violence n’a pas de précédent récent en Argentine. Il semble qu’un cas similaire remonte à 1976 sous la dictature militaire du général Videla.

Les champs d’application des contrôles policiers

Sur le plan pratique, le gouverneur a annoncé la décentralisation du centre d’appels d’urgence dans l’objectif de garantir une réponse rapide à tout citoyen dans le besoin d’une intervention policière urgente, une application «  bouton antipanique » pour les téléphones , une lecture digitale des plaques d’immatriculation lors des contrôles routiers organisés par les forces de l’ordre dans l’ensemble de l’aire métropolitaine de la capitale. Une lecture qui aurait pour objectif de repérer de manière plus aisée les véhicules volés. Enfin, D. Scioli préconise la restriction de la circulation des motos de manière à éviter les vols à l’arraché.

La seconde grande orientation que Daniel Scioli a décidé de mettre en oeuvre face à cette vague de violence est un contrôle accru des narcotrafiquants et de leurs antennes accusées par les pouvoirs publics d’accélérer le délitement de la société argentine lassée de l’inefficacité de la réponse apportée par le gouvernement central de Buenos Aires.

Une surveillance des différents réseaux du narcotrafic qui permettrait selon D.Scioli de ramener le nombre de morts dans la région métropolitaine de Buenos Aires à moins de 30 morts par an (pour plus de 150 à l’heure actuelle) .

A l’heure où nous écrivons ce texte, l’état d’urgence est toujours en vigueur dans la région de Buenos Aires . La vague de violence s’est atténuée, mais n’est pas achevée pour autant . De fait, malgré les importants moyens mis à la disposition des forces de l’ordre, contrôler près de 16 millions d’habitants n’est pas mince à faire. Cependant , D. Scioli bénéficie du soutien de la présidente C. Kirchner laquelle maintient l’espoir que cette hausse de la violence s’achèvera sous peu (voir photo ci-dessous) .