« C’est le début d’un temps nouveau ! » Comme disait Renée Claude
La dernière année a été difficile pour les différents corps de police. Plusieurs policiers ont fait les manchettes pour faire face à différents chefs d’accusation. Pensons à ce policier du SPVM qui a menacé d’attacher un sans-abri à un poteau par un froid glacial cet hiver ou encore à Philippe Paul la superstar du SPVM qui est présentement sous enquête pour une histoire de coulage d’informations et de liens étroits avec le crime organisé et j’en passe. Bien entendu, lorsqu’une histoire comme celles-là est rendue publique, les journalistes se font un plaisir de couvrir l’affaire, ce qui ne fait qu’accroître le sentiment d’insécurité vécu par la population. Bien entendu, la majorité des services de police souhaitent garder la confiance du public (évidemment!) et améliorer leur réputation. C’est le cas du service de police de Lévis (SPVL). En effet, Yves Charette, le chef de police, estime que son service de police devrait bénéficier d’une meilleure réputation, bien qu’il reconnaisse que le climat de travail a été par le passé jugé malsain. Par contre, il estime que plusieurs changements ont été apportés et que désormais, ça va mieux. Effectivement, le taux de satisfaction de la population à l’égard du service n’a pas cessé d’augmenter dans les dernières années. Cependant, son personnel était constamment en surcharge de travail, par manque d’enquêteurs. La fraternité des policiers de Lévis a suggéré, il y a longtemps, au service d’embaucher des enquêteurs supplémentaires, afin de diminuer la charge de travail des enquêteurs déjà en poste.
Leur souhait a été exaucé, ou presque. En effet, Gilles Lehouillier, le maire de Lévis a annoncé récemment que le chef de police, Yves Charette serait de plus en plus présent dans les médias. Et non, ce n’est pas parce que c’est une pomme pourrie. Il s’agit de la nouvelle stratégie du SPVL. Ces derniers entrent dans une nouvelle ère et cela débute par une grande confiance du maire envers son chef de police. Il s’agit de toute une réorganisation. En premier lieu, il est question de l’abolition du poste de directeur adjoint au profit de deux nouveaux postes d’inspecteurs en chef. Sur une même lancée, une planification stratégique et un plan d’effectifs seront créés et seront applicables dans les prochaines années. Ce qui veut dire, vous comprendrez, l’embauche de nouveaux policiers et surtout de deux enquêteurs. Ces changements sont prévus pour 2014. Bye bye la surcharge de travail! Il est inutile d’élaborer sur le fait que l’efficacité du service sera grandement améliorée. Depuis la fusion des villes de la Rive-Sud il y a quelques années, la population de Lévis ne cesse d’augmenter. En 2012, la ville de Lévis comptait un peu plus de 140 000 habitants, ce qui en fait une région requérant un service de police de type 2, c’est-à-dire qu’il doit pouvoir offrir des services de gendarmerie (patrouille) et des services d’enquêtes évidemment, mais ils sont aussi autorisés à faire de l’intervention et de l’infiltration. Si la population ne cesse d’augmenter, le niveau de service requis sera de niveau 3, ce qui implique que le service de police devra se doter d’une escouade de crimes majeurs, d’agents de filatures en plus d’offrir un service de juricomptabilité. Cependant, le SPVL demeure loin derrière le SPVQ, qui est de niveau 4, en raison de la population plus élevée. Leurs effectifs ne sont donc pas les mêmes comme en témoigne le tableau suivant. De beaux changements sont donc à venir. Comme on dit : « On n’arrête pas le progrès ! »
Toujours dans le même sens, cette nouvelle réorganisation prévoit aussi des changements au niveau de la technologie. Récemment, le chef de police a fait l’acquisition d’un tout nouveau logiciel pour son service, afin d’alléger la charge de travail et de faciliter ce dernier. Il prévoit également doter son service de nouveaux outils technologiques modernes. Pour démontrer la nécessité de développer le secteur des technologies, Monsieur Charrette affirme que : « Lévis est une ville en croissance. Et c’est de plus en plus complexe de traiter les dossiers comme certains types de crimes sexuels et technologiques. Les tribunaux sont de plus en plus exigeants en termes de preuve. » Justement, parlons-en des tribunaux. Malgré la croyance populaire, le travail d’enquêteur n’est pas constitué en grande majorité à coincer des criminels. Certes, cela fait partie de leur travail, mais la majeure partie de leur temps consiste à rassembler des éléments de preuve qui seront transmis au substitut du procureur général, d’où la nécessité d’investir dans les technologies. Tout est une question d’efficacité. Le chef de police souhaite développer une banque de renseignement criminel qui regrouperait l’ensemble des rapports remplis par les différents employés du SPVL ; rapports d’évènements, fiches d’observation, registres de plaques et de vérifications de véhicules, etc. Il ne fait aucun doute que la qualité de la communication entre les différents policiers et enquêteurs serait améliorée, car il s’agit d’une des difficultés rencontrées par le service actuellement. L’accès à l’information n’est pas toujours accessible facilement. (Pour en savoir plus sur le partage d’informations, c’est ici.) Il souhaite également doter le service d’un outil de cartographie informatisée qui permettrait, entre autres, de déterminer à l’aide d’une carte les « hotspots », c’est-à-dire les quartiers où la criminalité est plus élevée en plus de regrouper les lieux des infractions selon leur nature. Une belle avancée chez nos voisins du sud. Comme je l’ai mentionné au début de cet article, les médias sont souvent responsables de l’insécurité du public envers les forces de l’ordre. Cela est dû au fait qu’il s’agit d’un des principaux véhicules de la culture populaire, sinon le principal. On ne peut pas leur en vouloir, parce que les médias sont une industrie. Ce qui paie, c’est la nouvelle. Surtout quand elle a l’effet d’une bombe. Je pense cependant qu’il est nécessaire, de temps en temps, de lever notre chapeau à ceux qui, jour après jour, travaillent dans l’intérêt de notre sécurité à tous. Une petite « tape » dans le dos, c’est toujours agréable. Plutôt que d’axer leurs nouvelles sur ce qui ne fonctionne pas, est-ce que, à l’inverse, les médias pourraient être responsables de l’amélioration de la confiance du public envers nos institutions? Le temps nous le dira.