La technologie et l’efficacité policière

Depuis les années 90, il est indéniable que le monde a changé.  La technologie ne cesse de s’accroître, et ce, dans plusieurs domaines de la vie courante. En effet, ces années sont caractérisées par la démocratisation d’internet et l’engouement pour les nouvelles technologies. On marque le début des biotechnologies avec l’arrivée du clonage, des organismes génétiquement modifiés (OGM) ainsi que le test d’ADN pour la police scientifique. L’investissement en technologie est un facteur important de la productivité aussi bien dans le secteur privé que public. Pour certains quarts de métier, l’amélioration de la technologie se voit d’une importance capitale afin d’assurer un meilleur rendement. Les services de polices, par exemple, se doivent de travailler en partenariat pour assurer une meilleure sécurité à la population, les différents moyens de communication technologiques comme le téléphone ainsi que les courriels sont donc nécessaires. Il faut aussi reconnaître que celles-ci représentent une nouvelle dimension de la criminalité.

Plusieurs stratégies sont utilisées pour contrer ce défaut que peut entraîner la technologie. Les policiers augmentent les moyens de surveillance (caméras) ainsi que de recueil d’information sur les crimes et suspects par le biais des différents crimes commis. Ces informations amassées permettent ainsi de cibler davantage les types de criminels, leur profil, les crimes les plus commis ainsi que les endroits plus à risques. À partir de ces différentes bases de données, les services de police arrivent à travailler à la prévention de la criminalité en travaillant dans les points chauds. Les données se voient confidentielles à la police, mais elles peuvent être mentionnées à d’autres corps de police au besoin.

Une bonne communication et un bon partage d’informations sont des préalables essentiels à l’efficacité des services policiers à l’occasion de diverses opérations policières. Devenue une tâche de routine pour la police, elle a pu se voir banalisée. Cette tâche ne se présente pas seulement entre les services de police, mais elle constitue également l’information qu’on diffuse dans les médias et qui atteint le public. Après les attentats de septembre 2001, plusieurs modalités de partage de l’information ont été modifiées et on a constaté le manque à ce niveau ainsi que l’importance du partage sécuritaire. Le modèle de police de renseignement a effectivement beaucoup changé depuis 2001. En effet, cette date a fait en sorte que les objectifs et les mandats des agences de renseignements tentent d’être de plus en plus semblables afin de travailler dans le même sens.  Image

Malgré l’avancée de la technologie, on privilégie constamment les contacts interpersonnels et directs entre collègues lorsque cela est possible. Il est évident que les circonstances ne favorisent pas toujours cette manière de fonctionner et c’est pourquoi la technologie vient en second lieu, soit le téléphone, courriel ou le télécopieur. Par circonstances, on entend, ici, le type d’information, la rapidité à laquelle elle doit être transmise ainsi que la distance qu’elle doit parcourir. La première méthode est utilisée plus couramment à l’interne, même du service de police alors que la seconde est plus souvent utilisée lors de transfert d’information à des services externes. De plus, on constate que les échanges d’information se font plus souvent au sein du même service de police qu’avec ceux à l’extérieur de leur territoire. Les deux déterminants principaux qui influencent le choix de moyen de partage de l’information sont la confiance ainsi que l’efficacité de ce moyen.

Peut-on dire que la technologie est sécuritaire pour le partage d’information? Y a-t-il des risques ? En effet, les divers moyens de communiquer par ordinateur ne sont pas sans failles. Plusieurs policiers affirment ne pas toujours connaître de façon considérable la personne qui demande les informations. Lors de leur passage académique, ils apprennent à toujours travailler de façon sécuritaire avec l’information qui se doit d’être gardée secrète. Les recrues ont donc de la difficulté avec le fait d’envoyer de l’information à des collègues dont ils ne connaissent pas la façon de travailler.

La quantité d’information possédée dans les services de police est grande.  C’est pourquoi les employés ont tendance à donner l’information qui leur semble utile et non nécessairement, ce qui est demandé par le destinataire. En effet, ils ont tendance à cibler l’information qu’ils croient pertinente et ainsi le partage n’est pas adéquat à une bonne collaboration et peut ne pas être nécessaire au travail du collègue en question. De plus, un des problèmes du partage d’information est le fait que certains services préfèrent garder les informations pour eux, il y a donc des hésitations à ce sujet. Il est évident qu’il est nécessaire de mettre en place des systèmes de transfert de données les plus sécuritaires possible afin que l’information soit partagée, mais qu’elle n’en sorte pas d’entre les mains de la police. Plusieurs lois encadrent le travail des policiers dans le transfert de données. En effet, la loi sur la protection des renseignements, la loi sur l’accès à l’information ainsi que la protection de la vie privée définissent le cadre légal de cette partie du travail des policiers.  La police se doit de travailler en partenariat avec les gouvernements et le secteur privé afin d’établir de meilleures pratiques et stratégies qui vont permettre de diminuer les risques que posent la technologie et le crime.

Aujourd’hui, on a la présence de quelques organismes du renseignement comme le Système automatisé de Renseignements sur la Criminalité (SARC) qui diffusent les renseignements auprès de plus de 380 organismes qui en sont membres. De plus, le centre d’information de la police canadienne (CIPC) ainsi que le centre de renseignements policiers du Québec (CRPQ) pour le Québec tiennent plusieurs registres à jour comme celui des délinquants sexuels ou encore des armes à feu. Ces différents systèmes permettent un accès à plusieurs cadres de police, et ce, de façon sécuritaire puisque rien n’est laissé au hasard et le contrôle des informations reste aux différents quarts de police qui en sont responsable. Il y a peu de temps, le 31 mars dernier, en après-midi, la Sûreté du Québec (SQ) ainsi que le service de police de Sherbrooke (SPS) ont été appelés à travailler conjointement sur une affaire de vol. Aux alentours de 13h15, le poste de police de Val-Saint-François a reçu l’appel d’un citoyen, témoin d’un vol de véhicule à Saint-François-Xavier-de-Brompton. Après avoir reçu l’information que l’homme se dirigeait vers la municipalité de Sherbrooke, en Estrie, la SQ a contacté le SPS afin de les informer de la situation. La rapidité de la démarche a permis de repérer le suspect rapidement. Suite à cette intervention, le service de police de Sherbrooke a de nouveau contacté ses collègues de la Sûreté du Québec afin que l’homme soit immédiatement arrêté par ceux-ci et amené au poste de Val-Saint-François.

«Cet événement est un bel exemple de l’efficacité des communications entre la Sûreté du Québec et le Service de police de Sherbrooke»

– Mme Guindon, porte-parole de la Sûreté du Québec en Estrie

Ce type d’évènement nous montre que nous pouvons avoir confiance en la police et que celle-ci travaille en faveur de la sécurité du public. On peut voir que la communication et l’échange d’information s’avèrent efficaces afin de mieux intervenir et ainsi réduire les risques d’échapper des contrevenants qui pourraient être à nouveau impliqués dans quelques crimes que ce soit. Il est évident que cela ne se passe pas toujours ainsi. Une des difficultés du partage de l’information est le fait de garder les informations confidentielles afin de résoudre soi-même l’affaire ou bien de la partager. De plus, il est rare que ce type d’évènement nous soit présenté dans les médias. On nous rapporte les différents crimes, leurs auteurs ainsi que les victimes, mais on nous informe peu de la manière dont le crime a été résolu. Est-ce que cette avancée des technologies ne nous rendrait pas plus individualistes ?