Arrestation controversée à Val-d’Or par des policiers de la SQ
Une vidéo d’environ 6 minutes où l’on peut voir deux policiers de la SQ procéder à l’arrestation, selon les apparences musclées, de deux individus à Val-d’Or a semé la controverse sur les réseaux sociaux depuis lundi dernier. Certains parlent même déjà d’abus de la part des deux policiers de la SQ, notamment à cause du langage utilisé et du niveau de force qui leur semble excessive.
Pour sa part, le lieutenant Guy Lapointe de la SQ, faisant office de porte-parole, n’a pas perdu de temps à réagir aux commentaires, mais est toutefois resté prudent dans ses déclarations. Il a mentionné, entre autres, que ses confrères et lui allaient prendre le temps d’analyser l’intervention dans son ensemble avant de déterminer s’il y a effectivement eu abus de la part des policiers et ainsi, si tel est le cas, prendre les mesures disciplinaires en conséquence. Il a aussi tenu a spécifier que les deux suspects appréhendés sont libres de porter plainte devant le Commissaire à la déontologie policière s’ils croient qu’ils ont été lésés au cours de cette intervention.
Tels que le conçoit Gary Marx, nous vivons actuellement dans une société de surveillance où le citoyen ordinaire est surveillé à plusieurs niveaux, mais aussi les policiers, dont les comportements, sont constamment épiés par la population. Depuis l’avènement du téléphone cellulaire, les policiers doivent redoubler de prudence dans leur approche puisque plusieurs sont à l’affût de filmer des séquences d’interventions policières, qui, sorties de leur contexte, peuvent paraître exagérées aux yeux du public.
Par exemple, certaines images de l’intervention des deux policiers de la SQ de Val-d’Or peuvent paraître choquantes selon certains, mais la vidéo en question ne montre pas l’entièreté de l’intervention qui a mené ces derniers à agir ainsi. De plus, si l’on remet en contextes les évènements, il faut considérer qu’au départ, le policier devait procéder à l’arrestation d’un suspect, qu’il était face à deux hommes qui ne semblaient pas trop vouloir coopérer et qu’il devait assurer sa sécurité ainsi que celle d’un stagiaire qui se trouvait avec lui. Dans l’ensemble, l’intervention n’était certes pas parfaite, mais il faut comprendre que les policiers ont des procédures à respecter pour assurer leur sécurité et il faut recadrer l’ensemble des événements avant de s’insurger contre la brutalité policière alors que la force utilisée était nécessaire pour faire face au degré de la menace perçue. Il est vrai que le niveau de langage utilisé par les deux policiers laissait parfois à désirer. Effectivement, ceux-ci devraient utiliser un langage correct et respectueux envers le citoyen. Par contre, on voit clairement dans la vidéo que le deuxième individu ne respecte aucunement les directives émises par le policier qui, par ailleurs, est en train de procéder à une arrestation. En ce qui concerne le niveau de force utilisé qui n’est, somme toute, pas odieusement exagéré, trop de détails sont manquants pour juger si elle était vraiment nécessaire. Par exemple, nous ne connaissons pas les motifs d’arrestation du premier suspect, n’avons aucune information sur les suspects en question, nous n’avons absolument aucune idée de la perception de l’intervention des deux policiers et la vidéo ne nous montre qu’une partie de l’intervention. Pour l’instant, il s’avère plus sage d’attendre les conclusions de la SQ et demander à ce qu’il y ait enquête si celles-ci ne s’avèrent pas justifiées ou encore outrageuses.
Comme par le passé plusieurs cas semblables ont soulevé l’indignation du public, les services de police se montrent très prudents et avares dans leurs commentaires quand vient le temps de faire des déclarations. Par ailleurs, les médias sont très influents pour forger l’opinion publique. Puisqu’ils sont aussi friands des opérations fructueuses menées par la police que des bavures policières, la prudence est parfois de mise, car les médias peuvent très bien s’avérer pour leur organisation, un couteau à deux tranchants.