Le «Police Drive» Français

(Source image : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/02/20/01016-20140220ARTFIG00125-le-premier-police-drive-de-france-lance-au-cannet.php)
Dans la même lignée que McDonald ou Burger King, le but de ce guichet est cependant loin de s’en approcher. Au lieu de l’habituelle « Puis-je prendre votre commande », nous pouvons entendre « Police, comment puis-je vous aider ? ». L’initiative prise par nos voisins français dénommée « Police Drive » consiste en un guichet vitré de trois mètres de large et muni de deux vantaux où l’on pourra être assisté par un agent de la paix 24 heures sur 24. D’abord conçue pour les personnes à mobilité réduite, l’agence policière tient à souligner que le service sera offert à tous ; personnes âgées, mamans, handicapés ou tout simplement, tout citoyen trouvant le service interne trop long.
Ce nouveau guichet à Cannet (France) et tout premier en France, a pour but premier d’inciter le citoyen à s’impliquer dans la sécurité de sa commune qui constitue souvent le premier témoin. Viennent ensuite les buts d’améliorer la rapidité des signalements et d’accélérer les démarches policières. Rappelons que plus rapidement un incident est déclaré, plus rapide sera l’intervention directe de la police afin de stopper le criminel.
En raison de la nouveauté de ce service, aucune évaluation, analyse ou critique ne fût trouvé. La présente rubrique servira donc de première (courte) analyse quant à l’impact réel que peut avoir ce nouveau service ; d’abord par rapport à la participation citoyenne dans le combat du crime, et dans un deuxième temps, sur l’impact sur le taux de criminalité. À noter qu’il s’agit d’hypothèse et non de faits relatés dans les médias ou autres services d’information policière.
Un « Drive-Through » peut-il mobiliser davantage un citoyen à déclarer un crime, quel qu’il soit, sachant que la ligne téléphonique d’urgence fonctionne toujours ? La réponse à cette question suggère deux volets. Le premier étant qu’une personne témoin d’une activité illégale, et passant par la route du poste, pourra être plus porté à déclarer en utilisant le service au volant étant donné la rapidité du service et la vue de celui-ci. Il y aurait donc une augmentation de la participation citoyenne dans le contexte du « Je passais par là ». Encore ne faut-il que le service ne soit engorgé par une succession d’automobile. Alors l’entrée à l’intérieur du poste revient au même service et l’appel téléphonique, au service le plus rapide… Dans un autre temps, il faut se questionner à savoir si une personne acquiescera à prendre un détour afin d’aller au service au volant faire une déclaration de crime ? Encore, ici l’appel téléphonique à la ligne d’urgence me semble une solution plus « accommodante » au sein du rythme de vie dans lequel la société évolue maintenant.
Dans le deuxième volet, il faut différencier les méfaits des crimes graves. Les méfaits sont davantage visibles qu’un crime dit grave, par exemple, une agression sexuelle. Le « Police Drive » pourra-t-il avoir des répercussions sur une victime d’agression sexuelle ? Malgré que le service reste professionnel et confidentiel, je ne crois pas qu’une victime d’un tel acte sera plus prédisposée à faire mention de sa victimisation. Encore, je ne crois pas que le service au volant soit adapté à de telles déclarations étant donné la nature de rapidité lui étant dévolue. Donc aucune ou peu d’incidence à ce niveau.
Le deuxième objet de mon analyse concerne l’impact sur le taux de criminalité ; ce service peut-il avoir une incidence si considérable que cela sera perçu et vue dans les statistiques ? Comme mentionné plus haut, je crois effectivement que ce service pourra avoir une incidence sur le taux de criminalité concernant les méfaits en raison de leur caractère plus visible.
Encore, l’un des attraits indiqués pour le guichet est la rapidité du service en raison de plaintes faites par les citoyens concernant le poste intérieur de police. Mais le service au volant finira-t-il par devenir un service lent au même titre que l’accueil intérieur ? Dans les deux cas, il peut y avoir engorgement, ce qui n’aidera pas à la rapidité d’exécution policière sur le terrain. De plus, l’ouverture du guichet doit employer une personne à temps plein ce qui veut dire, une personne de moins en patrouille considérant que le service d’accueil à l’intérieur reste le même. Donc, encore une fois, est synonyme avec ralentissement de la réponse à la demande.
Pour conclure cette brève analyse, il en ressort que le service au volant policier ou « Police Drive » aura peu d’impact sur l’activité civile et policière. Bien qu’étant un service touchant le rapprochement avec la communauté, le citoyen doit déployer autant de manœuvres qu’à l’ancien service. Un point positif,les citoyens pourront aller chercher leurs permis ou encore réclamer un objet perdu par le guichet, ce qui désengorgera le service d’accueil interne.