Le chef de police arrêté pour facultés affaiblies

Quelles sont nos attentes en tant que citoyen d’une ville quelconque ayant  un service de police quelconque?  Il est évident que des réponses nous viennent tous en tête, même que probablement, la majorité des réponses seraient communes. Les citoyens veulent se sentir en sécurité et veulent se sentir en sécurité dans leur domicile et dans d’autres lieux publics, cela revient à dire que la police doit maintenir l’ordre, la paix et la sécurité publique.  Ils veulent être protégés des dangers potentiels que peuvent représenter certains crimes, donc des criminels.  On veut doncprévenir et réprimer le crime et les infractions aux lois et règlements municipaux ainsi que rechercher les auteurs de crimes et infractions.  Les citoyens veulent aussi se sentir dans un environnement paisible juste et équitable où les mêmes règles s’appliquent à tous, sans faire place à du chouchoutage.  À ce sujet, je crois que tout le monde est d’accord pour dire que les policiers, dans leur but de promotion de la loi, se doivent de respecter eux-mêmes cesdites lois.  S’ils ne les respectent pas, j’ai l’impression que les citoyens seront aux prises avec de sérieux questionnements, du genre : est-ce que je respecte la loi pour rien?  Est-ce que les policiers nous protègent vraiment?  Ai-je déjà été la proie d’un policier qui ne respectait pas la loi?

Le 30 septembre 2010, vers 23h15, le chef de police de la ville de Lévis, Jean-François Roy, 55 ans, est arrêté à Québec sur le boulevard de la Colline, alors qu’un citoyen aurait contacté la police mentionnant qu’un véhicule roulait de façon un peu désorientée sur l’autoroute Robert-Bourassa.   Lorsque les policiers l’ont intercepté, ils ont constaté une odeur d’alcool dans son véhicule; ils lui ont fortement suggéré de souffler dans l’appareil de détection approuvé et le test a indiqué un échec.  Les agents de la paix l’ont alors conduit au poste de police pour lui faire passer l’alcootest pour constater que son taux d’alcool dépassait 2 fois la limite permise qui est de 80 mg d’alcool par 100 ml de sang.  Il a été libéré le soir même par sommation avec promesse de comparaître.  C’est le chef lui-même qui a contacté tôt le lendemain matin la mairesse de la ville, à l’époque Danielle Roy Marinelli, et le directeur général du service de police de la ville de Lévis, Jean Dubé.  Jean-François Roy a été suspendu sans solde, pour une durée indéterminée directement le 1er octobre, il a aussi remis son arme.  Parallèlement à son rôle de policier, son permis de conduire a aussi été suspendu pour une période de 90 jours comme le prévoit la loi.  Cela dit, je précise que cet homme était au volant d’une voiture de fonction prêtée par la ville de Lévis, qui ne porte pas les couleurs de cette ville.

Dans les heures qui ont suivi cet événement, il est évident que la mairesse a cherché à s’exprimer à ce sujet auprès des médias.  Elle a déclaré : « je ne suis pas fière de ça et je pense que ça entache l’image de la Ville et de son corps policier. »

Mentionnons aussi dans l’histoire que des sources mentionnent que Jean-François Roy avait des problèmes personnels dans sa vie; il allait même, le jour de l’évènement, rencontrer son médecin à ce sujet.

Somme toute, l’histoire se conclue comme telle : pour éviter de longues et fastidieuses procédures judiciaires (tant pour lui que pour la ville et ses citoyens, pensons aux coûts de ces procédures…), l’ancien chef de police ayant plaidé non-coupable lors de sa première comparution et devant donc subir un procès, a décidé conjointement avec la ville de Lévis, de quitter son emploi (malgré qu’il se démenait pour garder son poste).   Cet homme de 56 ans a donc mis un terme à 37 ans de carrière dans le domaine policier, dont 10 comme chef de police de la ville de Lévis.

Roy affirme qu’il n’y a rien de gratuit dans la vie et qu’il a payé la note considérablement.  On peut penser qu’il a dû faire référence aux nombreux commentaires probablement négatifs sur son comportement.  Les citoyens de la ville de Lévis se sont dits choqués de cette nouvelle, ils ne comprennent pas pourquoi un homme possédant ce titre peut agir ainsi, quelle image projette-t-on quand on est le chef de police et qu’on conduit en étant sous l’emprise de l’alcool?  Il ne donne effectivement pas l’exemple aux autres…

Toutes les personnes publiques, que ce soit policiers, pompiers ou politiciens, se doivent de garder une petite réserve sur leur comportement et agir le plus loyalement possible pour ainsi être un exemple auprès des autres citoyens.

On fait de la publicité à la tonne pour dénoncer l’alcool au volant, on durcit les lois auprès des récidivistes de l’alcool au volant, on veut diminuer à 0.05 mg/100 ml la limite permise d’alcool dans le sang, on popularise les programmes de raccompagnements (Nez Rouge, Cool Taxi, Tolérance Zéro, promotion de chauffeur désigné…)…  La population est invitée à se mobiliser depuis plusieurs années pour que ce fléau qu’est l’alcool au volant qui, dois-je le préciser, peut entraîner des conséquences oh combien désolantes.  Il est évident que lorsqu’on regarde/écoute les médias et qu’on aperçoit une nouvelle mentionnant un tel accident impliquant des blessés ou même des morts et que le conducteur du véhicule était en état d’ébriété; cela nous choque et nous décourage de voir que cela arrive encore.  Mais lorsque c’est un policier, ou pire, le chef de police, c’est décourageant, frustrant, honteux et j’en passe.

Je suis très sensible à ce qui a été mentionné dans les médias, qu’il souffrait de problèmes personnels, mais qui n’en a pas?  Je trouve que c’est une excuse facile rendu là.  Mon opinion est dure, mais comme le mentionnait la mairesse, il est vrai que lorsqu’on est une personnalité publique, surtout dans le domaine du respect des lois et de la sécurité, on se doit de respecter nous-mêmes cesdits règlements.  Il est d’autant plus choquant de voir qu’il voulait récupérer son poste.  On s’entend pour dire que des personnes ont perdu leur emploi pour moins que ça.  Il a fait une bêtise majeure, ce n’était donc que la suite logique des évènements.  De plus, qu’auraient pensé les Lévisiens si la mairesse avait laissé faire une telle chose?  Et qu’auraient pensé les autres policiers, ceux qui étaient sous son chef?  Bien sûr qu’une certaine solidarité opère entre les policiers, mais je crois que la majorité d’entre eux ne veulent pas être associés à ce genre de problème.  Ce n’est pas le service de police au complet qui est responsable de l’erreur d’une seule personne.  Mentionnons aussi que les policiers de la ville de Lévis ne l’avaient pas facile dans ce temps-là (surcroît de travail, climat de travail tendu, relève difficile à assurer…).  Tout le monde fait des erreurs, encore plus sous l’effet de l’alcool, mais à jeun, nous connaissons tous les conséquences de conduire en état d’ébriété.  Il me semble que lorsqu’on agit en tant que policier, cette notion est assez primaire.

Jean-François Roy mentionnait en 2011 qu’il était dans la fleur de l’âge et qu’il avait beaucoup de projets futurs comme travailler dans la sécurité privée, peut-être même comme directeur général…