Le SPVM et les gangs de rue
Le 7 septembre dernier, à l’âge de 35 ans est décédé Jean-Romel Victor, un membre actif du célèbre gang de rue Bloods de la région métropolitaine du Québec. Arrêté pour entre autres possession de marijuana et cocaïne, il a été tué seulement une journée après son entrée dans le centre de détention de Rivière-des-Prairies de Montréal. L’homicide aurait été commis par des membres d’un nouveau gang Zone 43.
Cet événement a soulevé beaucoup de questions, autant chez la famille de la victime que dans le public général. Où étaient les gardiens? Comment est-ce possible de commettre des crimes en prison?
Cependant, ici, il n’est pas lieu de se questionner sur le travail correctement fait ou non des gardiens de prison, car plusieurs circonstances et choses non écrites entrent en compte. Ici, il est question des gangs de rue qui prennent de plus en plus de place dans l’actualité québécoise. Bien entendu, il existe la Mafia ou les Motards, mais ceux-ci sont considérés comme des organisations criminelles. Ces groupes de personnes ont une structure stable, des liens politiques et des privilèges, ce qui nuit au travail des policiers. Ces organisations sont connues de tous. Par contre, les gangs de rues, composées d’adolescents, de leurs pères, frères, cousins, des gens du quartier, pour eux, le contexte est différent.
Le service de police de la ville de Montréal (SPVM) dresse un portrait du phénomène de gang de rue. Il y aurait à l’heure actuelle entre 20 et 30 gangs réunissant plus de 500 jeunes. Il est possible de distinguer deux gangs importants, soit les Rouges (Bloods) et les Bleus (Crips).
Comment les policiers font face à ce phénomène?
Tout d’abord, l’intervention policière face aux gangs de rues implique quatre angles différents : la recherche, la prévention, la répression et la communication.
La recherche englobe la prise de connaissance des impacts des interventions des policiers face aux gangs sur le sentiment de sécurité de la population. Alors, il s’agit de savoir s’il y a des répercussions positives ou non de leurs agissements. De plus, la police porte un regard sur ce qui se fait ailleurs qu’au Québec afin d’en tirer des idées constructives pour les appliquer ici.
La prévention représente le vouloir des policiers de travailler en équipe pour contrer ce phénomène. Effectivement à eux seuls, les policiers ne parviennent pas à faire correctement leur travail, car ils ont besoin de l’appui de la famille, de la population en général et des intervenants afin d’aider ces adolescents.
La répression permet de venir jouer dans le calcul coûts/bénéfices d’un individu. Si la répression est présente, cela découragera des jeunes à commettre des crimes. Un membre d’un gang majeur n’a pas le même calcul qu’un jeune nouveau dans un gang émergent. Alors, la répression agit sur les plus jeunes, donc on s’assure de ne pas faire progresser ce phénomène.
La communication s’illustre par le maintien des liens entre divers partis. En effet, elle soutient la recherche et les relations entre la population générale, les médias, les élus et les partenaires. Bref, elle permet de travailler de façon multidisciplinaire.
Pour conclure, il existe un bon nombre de projets visant les jeunes à risques d’adhérer à un gang de rue ou les membres actuels. Par exemple, il existe la trousse Beaux, Bons et Forts pour les policiers qui travaillent avec des jeunes. Ensuite, la pièce de théâtre Le Prince Serpent est présentée aux jeunes des écoles secondaires afin des prévenir des répercussions négatives d’entrer dans un gang. De plus, il y a eu la distribution de bracelets: Je choisis un bon gang! aux enfants de sixième année ainsi que des adolescents de secondaire un et deux afin de développer leur sentiment d’appartenance en promouvant ce message . Un dernier exemple parmi tant d’autres est le programme Perfide qui s’adresse aux jeunes filles qui représentent une cible importante des membres gangs.
Alors, comme démontré ci-haut, la police de Montréal n’est pas inactive face aux gangs de rue. Elle agit sous différents angles afin de toucher le plus de gens possibles. Des incidents, comme la mort de Jean-Romel Victor et la riposte qu’il y a eu démontrent qu’appartenir à un gang est dangereux. Il est nécessaire que les policiers continuent leur travail face aux gangs afin que ces événements n’aient plus lieu d’exister.