Deux suspects barricadés : le SPVM intervient

Le 4 mars dernier, la police de Montréal a arrêté deux suspects qui s’étaient barricadés dans un immeuble à logements du quartier Hochelaga-Maisonneuve suite à un vol qualifié dans une pharmacie. Comment pourrait-on commenter les opérations policières initiées par le SPVM pour régler cette affaire?

Les événements ont débuté par un vol à main armée dans une pharmacie Pharmaprix du secteur. Selon les dires des employés présents sur les lieux à ce moment, les deux suspects, âgés dans la quarantaine, se seraient dirigés vers l’arrière du commerce, auraient sauté par-dessus le comptoir pour ensuite menacer avec des seringues la pharmacienne qui était sur place dans le but que celle-ci leurs fournisse des médicaments. Ces dires n’ont pas été confirmés par la police. Ils ont ensuite sorti une arme. Par la suite, les deux suspects ont quitté tranquillement la pharmacie, mine de rien. Cependant, ils se sont enfuis avec empressement pour se réfugier dans un immeuble à logements lorsque des témoins ont attiré l’attention des policiers sur eux. Les deux hommes y sont restés barricadés pendant plusieurs heures avant de finalement se rendre pacifiquement à la police. Au cours de ces événements, il n’y a eu ni coup de feu ni blessé. Par contre, un des deux hommes a été conduit en civière dans un centre hospitalier, non dû à une brutalité policière quelconque, mais plutôt parce qu’il était fortement intoxiqué.

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Au cours de l’opération policière, un périmètre de sécurité a été établi sur la rue Sherbrooke entre les rues Bercy et Montgomery. À l’intérieur des limites de ce périmètre, il y avait une garderie qui se trouvait non loin de l’immeuble où se cachaient les deux hommes. Les enfants qui étaient dans la cour de jeux à ce moment, ainsi que les éducateurs, ont alors été confinés à l’intérieur des murs de la garderie. Il en a été de même pour les résidents de l’immeuble à logements en question. Quant aux autres, on leur a demandé d’évacuer ce périmètre. Pour ce faire, un autobus de la ville était sur place pour accueillir les évacués. Il semble que le périmètre de sécurité a été construit afin de maintenir l’ordre. Étant donné que l’un des deux suspects était armé, les policiers ont jugé nécessaire de protéger du danger les citoyens aux alentours. Ce périmètre permettait d’assurer la sécurité des intervenants sur les lieux également. Ainsi, le corps policier tente de produire une qualité de vie urbaine en assurant la sécurité de la population. En ce qui concerne cet aspect de l’intervention policière, le SPVM a visé juste. Établir un périmètre de sécurité était la chose à faire considérant que maintenir l’ordre fait partie des rôles actuels de la police au Canada. En ce sens, il est tout à fait logique d’adopter des mesures préventives dans de telles situations.

Pour plus de renfort, plusieurs entités policières se sont présentées sur les lieux. Entre autres, on retrouvait des unités canines et des agents de la police du quartier. Il y avait également des agents du Groupe d’intervention technique (SWAT) et des agents du Groupe tactique d’intervention (GTI). Ce sont eux qui se sont chargés d’ériger le périmètre de sécurité. On a fait appel à la SWAT dans le but de maximiser l’utilisation des services paramilitaires. L’objectif était donc d’utiliser une force massive pour régler le problème rapidement. Même si l’appui de la SWAT peut mener à une militarisation de la police, son aide était nécessaire à ce moment vu le danger que pouvaient occasionner les suspects armés. Le haut risque de la situation explique donc la présence du Groupe tactique d’intervention.

Même si les suspects ont été arrêtés, le travail ne s’arrête pas là. Les enquêteurs sont conscients qu’ils devront établir un lien entre ceux-ci et le crime afin que les deux hommes puissent être reconnus coupables pour ce délit. Puisque les deux suspects étaient près des lieux où avait été commis le délit et qu’ils se sont rendus par eux-mêmes à la police, leur identification ainsi que leur localisation sont déjà résolues. La solution au crime a alors été immédiatement évidente. Le travail des enquêteurs dans cette investigation sera donc de nature administrative, c’est-à-dire qu’il ne leur reste qu’à organiser la preuve qui sera présentée en Cour, reliant les deux hommes au crime. L’enquête sur ce cas est donc beaucoup plus un emploi de bureau que de terrain.

Dans l’ensemble, la police du SPVM a pris les bonnes décisions quant aux opérations policières à utiliser pour désamorcer cette affaire. D’une part, le périmètre de sécurité était une mesure préventive nécessaire pour protéger la population aux alentours. D’autre part, même si le recours aux services paramilitaires peut sembler un peu extrémiste, cette mesure était de mise afin de maîtriser rapidement le danger potentiel des deux hommes, dont un était armé. Suite à ces événements, les enquêteurs du SPVM tenteront de démontrer un lien entre ces deux suspects et le vol qualifié commis à la pharmacie Pharmaprix. Bref, la police du SPVM a fait ce qu’elle avait à faire!