Le scandale de Rampart
Dans la plupart des sociétés occidentales actuelles, la police a le monopole du droit d’utiliser la violence. Mais, où est-ce que cesse ce droit au recours à la violence? Est-ce qu’un policier peut tout faire pour arriver à ses fins, peu importe si les fins sont en concordance ou non avec les objectifs de l’organisation policière? Certains policiers, dans le cadre de leur travail, chevauchent la ligne qui sépare le travail de policier de la délinquance et de la criminalité. Qu’arrive-t-il alors quand une personne ou une organisation qui possède ce droit d’utilisation de la violence traverse la ligne? Jusqu’où l’apparence de droit de la police peut permettre à des policiers devenu criminels de se rendre?
Rampart, un secteur de Los Angeles, fut confronté à un scandale sans précédent en 1998, quand l’officier Rafael Pérez de l’escouade C.R.A.S.H de Rampart, le community ressources against streets hoodlums, fut arrêté et accusé de vol de cocaïne dans les dépôts de la police. Après plusieurs démêlés juridiques, Perez accepta de témoigner sur les activités illicites de C.R.A.S.H. en échange d’une réduction de peine. Son témoignage incriminait soixante-dix autres officiers du C.R.A.S.H.
Les accusations contre les membres du C.R.A.S.H ont été très diverses, entre autres, vol, cambriolage, preuves falsifiées, faux témoignages, allant jusqu’au viol et au meurtre. Les officiers de l’escouade avait des armes secondaires avec eux pour pouvoir faire croire a de la légitime défense si besoin et ils étaient récompensé s’ils blessaient ou tuaient les suspects.
Ces policiers fonctionnaient sous le principe que tout était bon pour arrêter les gangs et réduire la violence criminelle dans les rues. C’est sur cette base que les méfaits commis par le groupe ont commencé, mais au fil du temps, leurs motivations et leurs intérêts ont changé. Le groupe avait des liens avec le gang des Bloods et certains travaillaient en-dehors des heures de la police comme garde pour des personnalités aux mœurs plus que douteuses.
Le cynisme face à la stagnation des enquêtes et le sentiment qu’un agir immédiat était nécessaire est peut-être à l’origine de ce tournant. Puis, la mauvaise paie des policiers américains a peut-être fait pencher des policiers prêts à briser des règles vers le crime.
Au final, la légalité de l’utilisation de la violence de la police n’est limitée que par la transparence de cette utilisation. Quand l’utilisation de la force et de la violence est encouragée et imprégnée d’un semblant de légalité et de secret, il est facile de déborder dans l’abus et la complaisance. Pourquoi chercher des preuves s’il n’y a qu’à placer une arme pour avoir une accusation? Le cas de Rampart est l’évolution d’une situation plus répandue qui a dégénéré jusqu’à une des pires conclusions possible, mais il permet de montrer que l’utilisation de la violence engendre l’établissement de secrets pour protéger une organisation déclinante et ceci peut avoir de graves répercussions.