Une pomme pourrie dans un sac passé date!
On parlait au début d’exception, mais il semble qu’on assiste à un problème bien réel au Service de Police de la Ville de Montréal. Effectivement, il y des fuites d’information faite par des policiers.
En janvier 2012, éclate dans les médias l’histoire de Ian Davidson. Cet ex-policier, aujourd’hui mort par suicide, était un spécialiste du renseignement pour le SPVM. Selon Didier Deramond, patron des enquêtes spécialisées du SPVM, Davidson était le responsable de la base de données. Il a fait l’objet d’une enquête parce qu’il aurait tenté de vendre pour un million de dollars une liste de 2000 noms d’informateur à des groupes du crime organisé.
Par la suite, en octobre 2013, on découvre Benoît Roberge. Ce dernier est l’ancien sergent-détective spécialisé dans la lutte contre les motards au SPVM. Il a vendu des informations policières à un membre des Hells Angels, René Charleboix, à partir de janvier 2010 jusqu’en 2013. Roberge comparaîtra en cours pour quatre chefs d’accusation, dont deux de gangstérisme, un d’entrave à la justice et un autre d’abus de confiance. Une collègue vous étaye d’ailleurs son cas dans son article Le SPVM fait affaire avec le crime organisé…
Deux ans après Davidson, janvier 2014, une autre bombe explose au SPVM. Une des superstars du Service, le sergent-détective Philippe Paul de la Division du crime organisé est mis sous enquête.
Le sergent Paul a été déplacé de ses fonctions ce qui, en d’autres mots, veut dire qu’il conserve son salaire et ses avantages, mais qu’il perd ses accès informatiques privilégiés, perdre le droit de contacter ses sources et d’utiliser le téléphone cellulaire du service. Pour l’instant, Philippe Paul se retrouve entre une enquête interne et une enquête criminelle pour certaines allégations qui n’ont pas encore été prouvées.
Les premières incartades de Philippe Paul viennent aux oreilles du Département des affaires internes du SPVM en 2009. Il serait soupçonné d’avoir des liens avec un trafiquant de drogue arabe et de traite d’humains. Après enquête, on juge les informations non fondées.
Un an après, de nouvelles allégations prétendent que le sergent Paul est encore mêlé à des activités criminelles. Cette fois ci, on s’interroge sur le rôle du policier dans une saisie d’armes et d’explosifs au centre-ville de Montréal. Le SPVM confie le dossier à la SQ. Cette dernière est incapable de faire la preuve des informations avancées, mais beaucoup de soupçons planent sur Paul.
Ce n’est que le 20 février 2012 que le SPVM informera le ministère de la Sécurité publique des informations qu’il détient au sujet de Philippe Paul. Selon la loi 286 sur la police, «Le directeur d’un corps de police doit sans délai informer le ministre de toute allégation relative à une infraction criminelle commise par un policier, à moins qu’il ne considère, après avoir consulté le directeur des poursuites criminelles et pénales, que l’allégation est frivole ou sans fondement.»
Ce n’est pas encore fini pour Philippe Paul. À l’automne 2013, de nouvelles allégations criminelles sont reçue au SPVM qui commence une nouvelle enquête sur lui. Cependant, son ampleur est bien plus importante que toutes celles auparavant parce qu’elle implique le SPVM, la GRC, le SCRS, l’Agence des services transfrontaliers et le Département de la sécurité intérieure américain.
Ce qui a fait débouler cette nouvelle enquête est une information qui allègue que M. Paul ferait affaire au Venezuela avec Arian Azarbar qui construirait des immeubles là-bas à l’aide de ses panneaux structurel de Vortex Division. Ce dernier est soupçonné d’être un agent de renseignement iranien. Le policier protègerait cet agent et lui fournirait de l’information. Un rapport de la GRC relate un incident survenu aux services frontaliers canadiens impliquant les deux hommes. L’Agence aurait posé des questions à Paul sur Azarbar et celui-ci aurait rappelé dans les 24h le service pour savoir à quel sujet on se renseignait sur lui. Pour l’instant M. Azarbar clame son innocence.
De plus, Philippe Paul est associé à François Bouffard dans sa compagnie Vortex Division. Commandant à la Division du crime organisé du SPVM, François Bouffard a été relevé de ses fonctions à cause d’une enquête de l’Escouade Marteau sur un de ses projets de condos à Mascouche avec sa compagnie. Cela n’a donné suite à aucune accusation.
On a l’impression de revenir en 1666 lors de la création de la Lieutenance général de police de Paris. Son plus célèbre directeur, Marc René de Voyer de Paulmy, veut lui donner pour mission de protéger l’état. Le principal problème qu’il devait régler était l’anonymat. Effectivement, avec l’urbanisation et l’agrandissement des villes, les gens deviennent inconnus de tous. C’est pourquoi ils peuvent se glisser dans une foule et ne jamais être retrouvé. M. de Paulmy veut rendre sa ville limpide. Les agents sont invisibles et amasse de l’information par le biais d’informateur de sorte que personne ne peut se rencontrer sans que l’information ne reviennent aux oreilles d’un agent. Le lien avec Philippe Paul c’est qu’en contrôlant un si grand nombre de source qui sont anonyme les unes aux autres fait que souvent lorsqu’elles se rencontrent, elles échangent et ces information revient vers M. Paul.
D’ailleurs, une entrevue faite avec le spécialiste en enquêtes policières Richard Dupuis révèle que le sergent-détective Paul détenait énormément d’information, avait procédé à de nombreuses arrestation et participé à de multiple grandes perquisitions. À ses dires, le policier avait toujours l’information nécessaire contre un collègue qui était un peu trop dans ses jambes comme dans le cas de l’enquêteur des crimes majeurs Mario Lambert. Semble-t-il qu’il contrôlait aussi beaucoup de source et qu’il se serait approché du crime organisé du proche et moyen orient, ce que Philippe Paul n’aurait pas apprécié. La source d’information permettant de mettre en accusation Lambert pour utilisation frauduleuse d’un ordinateur de police provient de Paul. Me Nellie Benoît et son client sont devant la Cours d’appel et défendent la théorie d’un coup monté par Paul.
Même si aucune accusation criminelle n’ont encore été porté, la direction du SPVM se pose beaucoup de question au sujet de son sergent-détective Philippe Paul. En effet, comment peut-il bien gérer toutes ses sources du monde interlope en faisant aussi partie d’une compagnie d’assemblage de panneaux structuraux nommé Vortex Division et en administrant une compagnie de téléphones satellites à l’étranger, Philcomm.
D’autre part, ce qui est vraiment embêtant au niveau de la société, c’est que la Division des affaires internes du SPVM et la GRC ciblait le policier depuis deux ans et que c’est seulement lorsque qu’ils ont su que La Presse et TVA enquêtait sur le cas de Philippe Paul que les services ont entrepris des actions concrètes.
Croyez – vous vraiment qu’une enquête exhaustive se fera….. Phil Paul en connaît trop et à de bons contacts dans la direction de la police. …. allons voir si les enquêteurs feront le tour des personnes ayant des informations…… j’en doute…..