Les caméras corporelles
De nos jours, la technologie fait partie intégrante de la vie de tous. Qui n’a pas de téléphone cellulaire en 2013? Partout où nous allons, nous prenons le risque de nous faire prendre en photo ou même de nous faire filmer, et cela, sans notre consentement. Malheureusement, c’est ce qui n’est pas conforme à la norme qui se retrouve dans les médias. Le travail des policiers est un des sujets les plus retrouvés sur internet et pas seulement pour les bonnes raisons.
En effet, les policiers ont souvent été critiqués et ridiculisés grâce à ces fameuses vidéos qui se retrouvent partout à travers les médias sociaux. Les policiers ont alors décidé de prendre cette nouvelle technologie à leur avantage et de s’armer de caméras corporelles afin de filmer eux-mêmes l’entièreté de leurs interventions. Cette technologie semble être bénéfique pour eux, mais le fait d’être examiné durant leur quart de travail n’enchante pas tous les policiers. En effet, comme ils devront porter ses caméras durant leur quart de travail, non seulement les interventions seront filmées, mais tout le reste de leur travail. Ils seront ainsi passés plus sévèrement à la loupe.
Ces nouvelles technologies apporteront aussi des effets positifs sur le travail des policiers. Toutes les interventions, étant filmées du début jusqu’à la fin, prendront tout leur sens. La majorité du temps, leurs interventions sont filmées par des citoyens qui assistent eux aussi à la scène. Une fois sur le web, ils sont critiqués par plusieurs sans qu’aucun n’ait eu droit à l’histoire complète et c’est ce qui dérange particulièrement les policiers. Lors des tournages personnels des citoyens, nous n’avons pas l’entièreté de l’intervention, nous avons accès à une simple partie qui, la plupart du temps, choc. De plus, en sachant que les interventions des policiers sont filmées, les citoyens ont avantage à changer de comportement et d’attitude envers eux. Lorsqu’on sait qu’on peut se faire prendre en défaut, on a tendance à faire plus attention à ce qu’on dit et ce qu’on fait. Cela facilitera encore plus le travail des policiers. Cet aspect est aussi directement lié aux voies de fait contre les policiers. Selon Bernard Lerhe, président de la Fraternité des policiers et policières de la Ville de Québec, le nombre de voies de fait contre les policiers a beaucoup augmenté durant les dernières années. La caméra corporelle peut changer cela. Comme les citoyens savent d’avance qu’ils sont filmés, les rebelles auront tendance à s’adoucir et à être plus respectueux envers les policiers. Cela pourra faire en sorte que le nombre de voies de fait contre les policiers diminuera dans l’avenir.
Malheureusement pour les policiers, cette nouvelle technologie engendre aussi des complications pour leur travail au quotidien. Certains policiers affirment que leur uniforme comporte déjà assez d’instruments et qu’en rajouter compliquerait davantage tout déplacement ou geste anodin. Il faut aussi penser à l’aspect juridique de la chose. Sans entrer dans les détails, les images tournées à l’insu des citoyens ne peuvent pas être retenues contre eux dans certaines circonstances. Vient du même coup la question de la vie privée. Le fait d’être filmé sans avoir été averti préalablement cause un préjudice pour certains. Cette technologie semble positive dans son ensemble, mais ces différents aspects doivent être pris en compte avant de se lancer dans un tel projet.
Une expérience pilote est actuellement réalisée au Nouveau-Brunswick par la GRC depuis le 14 novembre 2013. Elle met en lumière les divers aspects soulevés plus haut. En effet, cette expérience a permis à la GRC d’augmenter la transparence et la sécurité des policiers, mais aussi des citoyens. Par contre, elle souligne aussi quelques points qui doivent être pris en compte, soit les questions reliées à la vie privée, les questions qui relèvent du droit et celles qui touchent la gestion des images filmées par les caméras corporelles.
C’est, en soi, une bonne idée, mais elle comporte certains risques. Les effets positifs de ses caméras corporelles doivent être en mesure de dépasser les effets négatifs qu’elles impliquent aussi. Il faut s’assurer que les policiers l’utilisent adéquatement sans brimer la liberté des citoyens. Il est alors primordial d’examiner toutes les questions concernant cette nouvelle technologie avant d’aller de l’avant.