Avec ou sans arme?

Après avoir été l’auteur d’une introduction par infraction, Patrick Saulnier, 27 ans, a été mortellement blessé par une balle par un agent du SPVM. Une histoire qui se serait sûrement passée différemment au Royaume-Uni.

Dans la nuit du 6 février 2011, Patrick Saulnier et son complice entrent par infraction dans la résidence de M. Carlos Birlain Noriss, espérant trouver de la drogue. Après avoir tiré deux coups de feu pour faire peur au propriétaire, les intrus se sont finalement rendu compte qu’ils n’étaient pas dans la bonne maison et ont décidé de repartir.  Ils ont donc fui à bord de leur Mercedes-Benz, mais sont toutefois entrés en collision avec une autre voiture. Obligés d’abandonner celle-ci, les suspects ont préféré prendre la fuite à pied et ont tenté de s’échapper en passant sur des terrains privés. Le SPVM, qui avait été alerté par le propriétaire de la résidence, a réussi à intercepter rapidement le complice. Dans un quartier industriel désert, deux agents tomberont sur Saulnier qui sera, par la suite, atteint mortellement par une balle tirée par un des deux agents du SPVM.

L’enquête sur la mort de M. Patrick Saulnier sera transmise à la Sûreté du Québec. Dans le rapport du coroner, on apprend que les policiers ont tiré 7 balles sur Saulnier, mais dont seulement une l’a atteint. Le rapport stipule également que les deux agents du SPVM ont fait feu sur Saulnier, car ils « pensaient » qu’il était armé et qu’il avait une attitude « bizarre ».  Il faut aussi spécifier que Saulnier n’était finalement pas armé au moment du drame. Au final, aucune accusation n’a été portée contre les deux policiers et l’affaire est maintenant classée.

Après cet incident qui aura coûté la vie de M. Saulnier, ainsi que d’autres bavures policières reliées à l’arme à feu, la question du port d’arme chez les policiers peut donc se poser. Par ailleurs, une autre question peut également se poser : est-ce que les policiers peuvent tirer sur un citoyen à la seconde où ils ont un doute?

Depuis quelques années, certains pays ont aboli le port d’arme à feu chez la police municipale. En effet, les policiers du Royaume-Uni, par exemple, ne portent que le pistolet à impulsion électrique, ou communément appelé le « Tasers Gun ». Seuls les Authorised Firearms Officers portent des armes à feu. Ainsi, lorsque les policiers ont besoin d’arme, ils doivent faire appel à ceux-ci. Selon Jean-Pierre Havrin, ancien haut responsable de la police nationale et adjoint au maire de Toulouse, le port d’arme est lié aux missions et seulement celles de nuit justifient l’armement. Le rôle de la police municipale n’est pas de se substituer à la police nationale, et ne requiert donc pas le port d’une arme de service.

Le Québec devrait-il se prévaloir d’un règlement semblable pour arrêter toutes bavures policières? Il y aura toujours des pour et des contre à adopter un tel règlement. Toutefois, priver les policiers de leur arme de service serait une grave erreur. Effectivement, les policiers sans leur arme à feu sont beaucoup plus démunis.

Aurélie Fouquet

Penons l’affaire Aurélie Fouquet qui est un bel exemple du manque de riposte, puisqu’elle n’avait pas d’arme de service. Le 20 mai 2010, à Villiers-Sur-Marne, Aurélie Fouquet, 26 ans et mère d’un garçon de 19 mois, trouve la mort au cours d’une fusillade. Alors qu’elle croyait se rendre sur un simple accident de la route, Aurélie a été la proie de braqueurs armés. Si la policière avait été mieux armée, elle se serait sans doute mieux défendue.

Bref, les policiers municipaux qui n’ont pas d’arme sont totalement impuissants face à des criminels armés. Il est donc important qu’au Québec les policiers soient armés pour pas qu’un tel drame ne survienne. Toutefois, un encadrement de l’utilisation de l’arme à feu est de mise.