Incendie à L’Isle-Verte : la SQ prend les choses en main

Suite à un incendie qui a frappé une résidence pour personnes âgées, la Sûreté du Québec (SQ) s’est chargée de l’affaire, tout d’abord, en effectuant les fouilles pour retrouver les personnes manquantes à l’appel, puis en enquêtant sur les causes possibles de cet incendie. Comment pouvons-nous commenter l’intervention de la SQ sur ce dossier?

C’est dans la nuit du 23 au 24 janvier 2014 que les flammes ont pris possession de la Résidence du Havre de L’Isle-Verte près de Rivière-du-Loup. L’incendie a fait beaucoup de ravages, car le feu était avivé par les vents forts et a rapidement embrasé le centre d’accueil. La Résidence pour personnes âgées comptait au total 52 unités d’habitation, dont 18 logements pour personnes autonomes et 34 pour personnes semi-autonomes. De plus, deux employés de nuit travaillaient dans le bâtiment au moment de ce drame.

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C’est la Sûreté du Québec qui s’est chargée du dossier. On peut remarquer son implication dans plusieurs aspects de cette affaire :

Dans un premier temps, elle offre des services spécialisés en effectuant les recherches dans les décombres de la Résidence du Havre. Ces opérations de recherche étaient très laborieuses étant donné le froid intense de moins 20 degrés Celsius. Le dernier bilan dressé par la Sûreté du Québec a conclu à 28 décès et quatre personnes portées disparues. Toutefois, des restes humains découverts récemment doivent encore être analysés. Ainsi, le décès des quatre autres personnes disparues pourrait être confirmé grâce à ces analyses. André Duchesne, commandant de l’opération Filet 4 de la Sûreté du Québec, déployée en situation de décès multiples, affirme que la manière dont est extirpé un corps trouvé est supervisée, avant de l’envoyer pour autopsie. «C’est fait dans le respect. C’est fait minutieusement. Et on va prendre le temps de le faire correctement pour s’assurer de remettre les dépouilles aux familles». De cette façon, la Sûreté du Québec s’assure de respecter l’article 182b du Code criminel, car elle prend les précautions pour traiter les restes humains avec respect et considération.

Dans un deuxième temps, la SQ s’assure que les mesures nécessaires sont prises afin de pouvoir porter des accusations criminelles, car une de ses fonctions est d’offrir des services d’enquête criminelle. Pour ce faire, la Sûreté du Québec a interrompu les recherches, le 31 janvier 2014, et a fait la demande d’un mandat général avant de pouvoir reprendre les fouilles, car le corps policier aurait atteint un « point critique » (un appartement en particulier). Pour le moment, rien n’indique que des poursuites seront entamées, mais la SQ ne veut prendre aucun risque. Autrement dit, le lieutenant Michel Brunet explique que dans le cas où des accusations criminelles devraient être déposées, l’obtention du mandat aiderait à rassembler les preuves nécessaires. Ce document judiciaire est donc une garantie, pour la Sûreté du Québec, de recueillir les éléments de preuves dans les règles de l’art. Ceux-ci pourront alors être admissible si accusations criminelles il y a. Sur ce point, la SQ fait preuve de prudence et de professionnalisme en prenant le soin de ne faire aucune erreur. En effet, en demandant un mandat général avant de poursuivre les fouilles, la SQ s’assure de ne pas violer l’article 8 de la Charte canadienne des droits et libertés qui indique que « Chacun a droit à la protection contre les fouilles, les perquisitions ou les saisies abusives ».

L’origine de l’incendie reste donc inconnue jusqu’à ce jour. Parmi plusieurs hypothèses concernant la cause de l’incendie, une en particulier a attiré l’attention des médias : la cigarette. Cette hypothèse conçoit qu’un résidant aurait enfreint le règlement et allumé sa cigarette à l’intérieur de sa chambre au deuxième étage. Les flammes auraient alors pris naissance à l’intérieur des murs de cet appartement. Malgré le fait que cette version des faits ait été fortement médiatisée, les opérations du corps policier n’en ont pas été influencées pour autant. D’ailleurs, le lieutenant Michel Brunet a mentionné deux autres hypothèses possibles: un radiateur ou une défaillance du système de chauffage. La police considère alors l’hypothèse de la cigarette comme étant une possibilité parmi d’autres. « Toutes les hypothèses sont retenues par les enquêteurs de la Sûreté du Québec, il n’y a pas une hypothèse en particulier qui est la meilleure. On a entendu des rumeurs, je vous le dis ce sont des rumeurs ». Concernant cet aspect de l’enquête, le corps policier a été en mesure de ne pas prendre en considération les nouvelles présentées par les médias. Ce n’est donc pas parce que les médias mettent l’accent sur cette hypothèse que la Sûreté du Québec prévoit nécessairement orienter ses opérations en fonction de celle-ci.

Pour conclure, même si la cause de ce drame n’a toujours pas été résolue, la Sûreté du Québec semble avoir fait un bon travail dans l’ensemble de cette affaire. Tout d’abord, elle a su respecter l’intégrité physique des corps retrouvés dans les décombres. Ensuite, elle a su prendre les précautions qu’il faut pour recueillir les preuves sans violer aucune loi. Finalement, la SQ ne s’est pas laissée influencer par les médias quant à la direction à prendre dans l’enquête. Bref, les policiers de la Sûreté du Québec ont bien fait les choses!