L’affaire Roberge : un policer du SPVM fait affaire avec le crime organisé…

Pour bien des gens, les policiers sont ceux qui maintiennent l’ordre dans la société et s’occupent des criminels. Les citoyens font confiance à ceux-ci pour le contrôle social. Mais qu’arrive-t-il lorsque le policier en question vient en aide au crime organisé?

L’affaire Roberge fait beaucoup jaser dans les médias. Plus les semaines avancent, plus on ne cesse d’en apprendre sur la nature exacte de ses actions criminelles.  Benoît Roberge a vendu des informations policières à un membre des Hells Angels, René Charleboix, à partir de janvier 2010 jusqu’en 2013.  Benoît Roberge avait pris sa retraite en août dernier et il était très apprécié du SPVM. Plusieurs ont eu un choc suite à son arrestation puisqu’il détenait une réputation honorable auprès du corps policier. Par contre, il travaillait à Revenu Québec, ce qui lui a permis de rester en contact avec le réseau policier et ainsi obtenir des informations pour continuer de les vendre à René «Balloune» Charlebois qui s’est suicidé en octobre dernier après s’être évadé de prison. Par la suite, Benoît Roberge aurait offert 50 000 $ à un agent d’infiltration pour qu’il garde le silence sur les enregistrements. Suite à la découverte de ces fameux enregistrements, la SQ à arrêté Benoît Roberge en octobre dernier dans le quartier DIX30, où il était en compagnie d’un membre proche de la mafia italienne.

Plusieurs accusations ont été portées à son dossier. D’après le Code criminel, quelqu’un peut être reconnu coupable s’il participe ou contribue à une organisation criminelle dans le but d’améliorer l’organisation ou de commettre un crime. Dans l’affaire Roberge, celui-ci a manifestement contribué à une organisation criminelle en vendant à M. Charlebois des enregistrements de la police. Ceci est une énorme entrave à la justice pour faire bénéficier une organisation criminelle, telle que les Hells Angels. Grâce à M. Roberge, ceux-ci bénéficiaient d’informations confidentielles qui pouvaient grandement les aider dans leurs démarches criminelles et ainsi tenter d’échapper aux policiers. Ceux-ci remettaient des montants d’argent variant selon le type de renseignement que leur apportait l’ex-enquêteur du SPVM.

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De plus, M. Roberge est accusé d’avoir volontairement entravé le cours de la justice en divulguant des informations qui étaient relatives à des enquêtes et aussi d’entrave à la justice au profit d’une organisation criminelle. L’ex-enquêteur Roberge avait accès à une panoplie de dossiers confidentiels. Obtenir des informations pouvait s’avérer plutôt facile pour celui-ci, surtout qu’il était un enquêteur spécialisé dans le crime organisé. Par contre, M. Roberge était dans l’obligation de garder secrètes les informations qui lui étaient transmises. Dans le réseau juridique, c’est le secret professionnel. Ce devoir de garder le secret est imposé par une loi. D’après le code,  «le professionnel doit respecter le secret de tout renseignement de nature confidentielle qui vient à sa connaissance dans l’exercice de sa profession». Il est donc important pour un enquêteur tel que Benoît Roberge de garder ses informations confidentielles. De plus, il est accusé d’abus de confiance.

Les agents du SPVM et de la GRC s’assurent présentement que personne n’est en danger dans cette histoire. Tout le monde est déçu du comportement de cet ex-enquêteur qui avait pourtant une excellente réputation auprès de ses coéquipiers. Le chef du SPVM, M. Parent admet que cette histoire va servir d’apprentissage : « J’ai décidé de faire de ça un dossier national et s’il le faut, assurer un leadership au niveau canadien, à partir du principe que ce qu’on est en train de vivre, l’épreuve qu’on vit comme organisation policière, on peut en faire aussi une situation d’apprentissage, et de faire en sorte de mobiliser les gens pour pouvoir améliorer nos façons de faire, tant à l’échelle municipale, du Québec, que canadien ». De plus, il va se servir de son haut grade pour s’assurer que tous les corps policiers remettent en question leurs manières de fonctionner.

Je pense qu’on peut facilement remettre l’intégrité et l’honnêteté de Benoît Roberge en question, qualité qu’un policier devrait pourtant posséder. Garder le secret sur ces informations secrètes fait partie de son devoir en tant qu’enquêteur. Je pense qu’il devrait y avoir une sérieuse augmentation de la supervision des dossiers confidentiels du côté du SPVM pour s’assurer qu’un événement comme celui-ci ne se reproduit pas.