Stationnement pour personnes ayant un handicap: Pris au sérieux ou non ?
Depuis longtemps, pour les personnes handicapées, faire respecter son espace de stationnement est un combat de tous les jours. Ces histoires, malheureusement assez courantes, reviennent régulièrement dans les médias. Les citoyens concernés déplorent le fait que, la plupart du temps, les espaces réservés aux personnes handicapées sont occupés par des véhicules n’ayant pas de vignette prévue à cet effet.
Force est de constater que malgré plusieurs lois et règlements imposés face à cette situation, celle-ci a du mal à être modifiée. Effectivement, le Code de la sécurité routière (L.R.Q., chapitre C-24.2) prévoit qu’une vignette de stationnement permet aux personnes ayant un handicap d’avoir des espaces qui leur sont réservés et adaptés pour eux. La personne peut utiliser sa vignette qu’elle soit conductrice ou passagère du véhicule utilisé au moment précis. Celle-ci est distribuée par la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ). La vignette, accompagnée d’un certificat d’attestation dont dispose la personne, est identifiée à elle et non au véhicule qu’elle utilise. Elle doit également toujours être suspendue au rétroviseur. Elle donne accès aux stationnements réservés dans la plupart des pays étant donné que le symbole est universel. On reconnaît les espaces par une signalisation qui est mondialement reconnue d’autant plus qu’elle se retrouve dans le code de la sécurité routière. Par ailleurs, le mandat de faire respecter ces différentes règles revient aux corps policiers municipaux des différents pays. Sont-ils tous réellement à l’affût de ce type de réglementation? Y a-t-il beaucoup de sanctions données? En fait, les organismes qui viennent en aide aux handicapés déplorent le manque de sévérité des autorités à l’endroit des contrevenants qui utilisent des stationnements pour les personnes handicapés sans y avoir droit (http://www.24hmontreal.canoe.ca/24hmontreal/actualites/archives/2009/01/20090105-154154.html). Il semble, à titre positif, que de plus en plus d’infractions à ce sujet sont données. D’ailleurs, alors qu’en 2010, 656 contraventions avaient été données à ce sujet, 841 ont été données en 2011 dans la ville de Québec (http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/quebec/archives/2012/05/20120529-164120.html).
Notons qu’un automobiliste pris en défaut pour ce type d’infraction écope d’une amende de 156 $. Néanmoins, en 2010, un policier a été « pris sur le vif », alors qu’il était stationné sur une place de stationnement pour handicapé, ce qui a suscité beaucoup de réactions de la part de la population et qui soulève des questionnements importants sur l’intérêt que les policiers portent à la cause des handicapés. (http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/faitsdivers/archives/2010/03/20100318-210759.html)
D’ailleurs, la dure réalité des stationnements pour personnes handicapées a de nouveau été médiatisée dernièrement avec l’histoire d’un jeune homme de 28 ans connu sous le nom de François Castellazzi. Suite à un accident automobile, celui-ci s’est retrouvé cloué à un fauteuil roulant pour le reste de ses jours. L’évènement s’est passé le 13 décembre 2013 dans un stationnement d’un centre commercial de Chambéry (région de Savoie en France) comme l’indique le BFMTV NEWS. Après avoir faire plusieurs achats, il décide de regagner sa voiture afin de quitter l’endroit. Fait surprenant, il arrive à son espace de stationnement réservé aux personnes handicapées et il n’est pas en mesure de pouvoir réintégrer son véhicule puisqu’une d’une automobile d’un fonctionnaire de la police nationale est stationnée à moitié de son espace côté conducteur. Il est donc impossible pour lui de se rendre à sa portière. Suite à cette découverte, il décide de retourner au centre commercial afin de faire appeler le propriétaire du véhicule afin qu’on le déplace. Après plusieurs minutes d’attente, sans aucune réaction face à son appel, il décide d’appeler la police pour signaler l’incident. Un temps de 40 minutes d’attente fut nécessaire avant l’arrivée de ceux-ci. Monsieur Castellazzi a décidé d’enregistrer l’altercation entre lui et les policiers ainsi que mettre la vidéo sur YouTube.
Le policier dit «Fautif» affirme qu’il n’est pas stationné dans un espace pour handicapé et que la nouvelle réglementation indique que les lignes doivent être blanches et non bleus comme l’espace désigné se configurait. Le policier en question indique que la signalisation du panneau n’est pas assez significative à elle seule. Suite à quelques propos injurieux envers le jeune homme, il ne s’est jamais excusé de son comportement. La vidéo de l’enregistrement a choqué plusieurs policiers.
En effet, le directeur de la sécurité publique a tenu à faire des excuses immédiates à monsieur Castellazzi. Il a par la suite fait son enquête afin de s’assurer de l’identité du fonctionnaire dont il est question dans cette histoire. Le commissaire affirmera que les arguments concernant la signalisation étaient faux et que celle-ci était suffisante. François Castellazzi a remporté sa cause le 17 décembre 2013. Il recevra des excuses du fonctionnaire peu de temps après comme nous l’indique Antoine Huot du journal TERRAFEMINA
Je crois donc que la sanction serait une mesure nécessaire pour ceux qui se stationnent sur les espaces de stationnements réservés aux handicapés et qui n’ont pas de vignette. Les policiers, ainsi que les préposés à la surveillance dans les stationnements de divers commerces devraient être sensibilisés à cet égard. Il devrait également y avoir davantage de surveillance dans les moments de l’année où les grandes surfaces sont plus achalandées, par exemple lors de certaines fêtes. Néanmoins, en regard des situations rapportées où la police a fait fi de la réglementation à cet égard, nous pouvons nous questionner sur l’intérêt des policiers à prendre au sérieux l’interdiction de se stationner dans un stationnement réservé aux handicapés.